Le Gazoduc de Gaza devrait améliorer la capacité électrique de la bande de Gaza. Le projet permettrait de doubler l’approvisionnement actuel. Il répond ainsi à un besoin critique des gazaouis subissant quotidiennement des pénuries d’électricité. Une situation contraignante accentuée par la pandémie de coronavirus.
Actuellement, des négociations ont lieu, sous la médiation du Qatar, entre européens, israéliens et gazaouis pour la réalisation du projet.
Le Gazoduc de Gaza pour améliorer l’approvisionnement énergétique
Porter la puissance électrique de la bande de Gaza à 400 MW
Le gazoduc Gaza multiplierait par deux l’approvisionnement en électricité de la bande de Gaza, soit 400 MW. Deux contrats sont en cours de discussion. Le premier concerne l’achat de gaz par l’Autorité Palestinienne à l’entreprise israélienne Delek Group. Cette société prévoit aussi de mettre en place le système de transport. Il permettra l’acheminement du gaz entre la centrale de Gaza et la centrale offshore Leviathan de Delek.
La construction des pipelines fait l’objet de pourparlers entre l’Union Européenne (UE), les Nations Unis et le Qatar. Sur le sol israélien, l’État qatari devrait s’occuper de l’assemblage du gazoduc. Du côté de Gaza, l’UE a prévu d’investir 5 millions USD$ pour l’installation des infrastructures.
Le Qatar souhaite qu’un accord soit trouvé sous 6 mois, pour achever la construction du gazoduc d’ici deux ans, deux ans et demi.
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Résoudre les problèmes d’approvisionnement et de coût
Gaza ne possède qu’une seule centrale de 60 MW fonctionnant au diesel. Ce carburant coute très cher. De fait, le passage au gaz réduirait considérablement les coûts. La facture annuelle passerait ainsi de 22 millions USD$ à 10 millions USD$.
Aujourd’hui, seulement 180 MW parviennent à la zone enclavée, dont 120 MW de dix lignes électriques israéliennes. Or, pour B’Tselem, ONG israélienne pour la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés, il en faut davantage. 600 MW seraient nécessaires pour couvrir l’ensemble des besoins des 2 millions d’habitants de la bande de Gaza.
De plus, les pannes sont courantes. Celles-ci peuvent parfois durer 11 ou 12 heures.
Pour un meilleur accès à l’eau
La construction de ce gazoduc aurait également d’autres avantages. Cela permettrait en effet de réduire la pollution atmosphérique et assurerait aussi un meilleur fonctionnement de l’usine de désalinisation de Gaza. A l’heure actuelle, seulement 10,5% des gazaouis ont accès à l’eau potable.
Des négociations dans un contexte tendu
Des négociations sur fond de conflit israëlo-palestinien
Les relations entre le gouvernement israélien et l’autorité palestinienne restent complexes. La bande de Gaza est en effet soumise à un blocus israélien depuis 2007. Cette situation concorde ainsi avec l’arrivée au pouvoir côté palestinien du Hamas.
L’année dernière, suite à l’envoi de ballons incendiaires par Gaza, Israël a riposté par des frappes aériennes. Le point de passage de marchandise de Kerem Shalom a été fermé et les livraisons de carburant stoppées. Par conséquent, la centrale au diesel de Gaza n’a pu être alimentée.
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Le Qatar médiateur et soutien du Hamas
L’État qatari se positionne comme le défenseur de la cause palestinienne. Depuis 2018, avec l’autorisation d’Israël, il soutient économiquement la bande de Gaza. En 2021, 360 millions USD$ seront versés au Hamas afin de payer les salaires et les aides sociales. Il fournit également le carburant nécessaire au fonctionnement de la centrale au diesel (7 millions USD$ par mois).
En parallèle, le Qatar et Israël travaille à l’amélioration des rapports entre l’État hébreu et les pays du golfe Persique. De fait, les négociations autour du gazoduc de Gaza participent de la normalisation de ces relations. En somme, de l’apaisement des relations. Et ce, tout en améliorant la situation énergétique et sanitaire des habitants de la bande de Gaza. À noter également que le territoire devra nommer ses nouveaux députés et son nouveau président cette année, une bataille politique entre le Fatah et le Hamas.