Le tracé du gigantesque gazoduc Force de Sibérie 2, censé faire transiter à terme 50 milliards de mètres de cubes de gaz de la Russie vers la Chine, sera bientôt finalisé pour sa partie russe, a annoncé mercredi le vice-Premier ministre en charge de l’Energie.
Gazoduc Force de Sibérie 2 : Dernières avancées et perspectives de signature du contrat avec Pékin
« (Il) est dans sa phase finale », a indiqué Alexandre Novak dans un entretien à la revue russe Energy Policy.
Selon lui, ce gazoduc, pour lequel Moscou espère la signature du contrat avec Pékin avant la fin de l’année, devrait ainsi passer près de la ville d’Atchinsk, dans le sud de la Sibérie, puis Krasnoïarsk, Irkoutsk, ensuite au sud du lac Baïkal, avant d’atteindre Naouchki, à la frontière avec la Mongolie.
Sur le sol russe, « un projet de construction d’une branche du gazoduc allant de (ce) village à Oulan-Oudé, puis à Tchita (plus à l’est, ndlr), d’une longueur totale de 700 kilomètres, est à l’étude », a-t-il également indiqué.
En mars, Vladimir Poutine, aux côtés de Xi Jinping à Moscou, avait affirmé que « tous les accords ont été conclus » entre la Russie et la Chine pour ce méga-projet de plusieurs milliers de kilomètres de long. Mais leur déclaration commune finale s’était bornée à simplement encourager « les « recherches et les consultations ».
La redirection des livraisons de gaz de la Russie de l’Europe vers l’Asie : Le gazoduc Force de Sibérie 2 et les enjeux à venir
Ce projet doit permettre à la Russie de réorienter ses livraisons de gaz de l’Europe vers l’Asie, alors que la Russie a perdu le marché européen à la suite des sanctions la visant et le sabotage des gazoducs Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022. Toutefois, jusqu’à présent, Pékin a évité tout engagement formel sur ce projet, dont le calendrier reste encore très flou, Moscou évoquant de son côté un début de construction dès 2024.
Alexandre Novak avait, lui, assuré en mars dernier que Gazprom, l’entreprise étatique russe, et CNPC, le grand groupe chinois du secteur, signeraient le contrat d' »ici la fin de l’année ». Actuellement, la Russie exporte son gaz naturel depuis la Sibérie vers le nord-est de la Chine via le gazoduc Force de Sibérie 1, et ambitionne d’ici 2030 de livrer chaque année à son allié diplomatique et économique 98 milliards de m3 de gaz et 100 millions de tonnes de GNL.
Pourquoi cela compte ?
Cette avancée dans le tracé du Gazoduc Force de Sibérie 2 a des implications majeures sur le marché mondial de l’énergie. Ce projet permettra à la Russie de diversifier ses exportations de gaz, réduisant sa dépendance vis-à-vis de l’Europe tout en renforçant ses liens énergétiques avec la Chine. Cela pourrait également influencer les dynamiques géopolitiques dans la région. Les investisseurs et les observateurs des marchés énergétiques devraient suivre de près l’évolution de ce projet majeur, car il pourrait avoir un impact significatif sur l’économie et la politique internationale.