Le gazoduc canadien des Grands Lacs devra être fermé le 13 mai prochain selon Joe Biden. Mais le Canada ne compte pas se laisser faire ainsi. Un différent de plus entre le Canada et les États-Unis de plus après la problématique liée au Keystone XL.
Gazoduc Canadien : fermeture prévue le 13 mai par Biden
Le 13 mai, Biden souhaite fermer la ligne 5 de l’oléoduc transfrontalier des Grands Lacs. Ce gazoduc canadien fournit actuellement de l’énergie au Michigan, en Ontario et au Québec, soit 40 millions de personnes. Jusqu’à 540.000 barils de pétrole et de gaz naturel transitent ainsi de manière journalière par cette ligne.
Les perturbations causées par la fermeture de cette ligne seraient importantes. Néanmoins, le gazoduc de 70 ans représente un risque environnemental extrême. Des fuites entraîneraient notamment des déversements d’hydrocarbures.
Perte d’emplois locaux et menace pour l’industrie pétro-gazière Canadienne
En janvier, l’annulation par Biden du pipeline Keystone XL avait déjà provoqué un différend entre les États-Unis et le Canada. 800.000 barils de pétrole brut par jour devaient ainsi être acheminés entre l’Alberta au Canada et des raffineries Américaines.
Jason Kenney, Premier Ministre de l’Alberta, a qualifié cette décision de « coup-de-poing ». Il a menacé Washington de poursuites judiciaires. Il voulait notamment récupérer l’investissement de 1,5 milliards USD$ de l’Alberta pour Keystone.
Dans les deux cas, ces décisions unilatérales de Biden auront d’importantes répercussions pour le Canada. L’annulation de Keystone marque la perte de nombreux emplois locaux. La fermeture de la ligne 5 menace largement l’industrie pétro-gazière Canadienne.
Biden en position de force ?
Les États-Unis dépendent du Canada pour une partie de leurs importations de pétrole brut. Ils consomment environ 3,7 millions de barils par jour, soit 80% de la production Canadienne. Biden n’est donc pas en position de force dans ce débat.
Le ministre canadien des Ressources naturelles, Seamus O’Regan, a ainsi déclaré : « La ligne 5 est très différente de Keystone XL, nous la soutenons pleinement, et nous la défendrons ».
Ottawa pourrait aller jusqu’à invoquer le Traité de 1977 sur les pipelines. La trop forte perturbation du transit Canadien permettrait au Canada d’annuler la fermeture. Ce serait le premier cas de promulgation de ce traité.
Transition énergétique : l’importance du consensus américano-canadien
L’entreprise Canadian Enbridge a proposé que le gazoduc soit rénové pour atténuer les risques de fuites. Elle souhaite construire un tunnel sous le lac Michigan, qui rendrait les infrastructures de transport plus sûres. Cette proposition correspond en effet à la politique énergétique de Biden du « Reconstruire mieux ».
La décision américaine est précipitée : elle forcera l’établissement de milliers de véhicules long-courriers pour remplacer l’oléoduc. Les États-Unis et le Canada doivent ainsi collaborer afin d’établir une stratégie bilatérale pour mener à bien la transition énergétique.