La centrale biomasse de Provence à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, fait l’objet d’une nouvelle enquête publique sur son approvisionnement en bois, a annoncé son propriétaire GazelEnergie le 5 mai. L’enquête interdépartementale couvre 324 communes dans trois régions françaises et doit permettre au préfet de se prononcer sur l’autorisation d’exploitation définitive du site.
Un site industriel sous conditions après une reprise d’activité
À l’arrêt pendant plus d’un an, la centrale de 150 mégawatts a repris ses opérations le 1er janvier après un accord conclu fin novembre 2024 entre GazelEnergie et l’État. Ce compromis prévoit une division par deux des heures de fonctionnement annuelles, limitées à 4 000 heures, et un plafond d’approvisionnement fixé à 450 000 tonnes de biomasse par an. Cette réduction fait suite à la dénonciation par l’exploitant du contrat initial avec l’État, en raison de la hausse des coûts liés à la biomasse.
GazelEnergie, filiale du groupe tchèque EPH contrôlé par Daniel Kretinsky, précise que les volumes de production prévus s’accompagneront d’un nouveau mix d’approvisionnement. L’entreprise indique que 240 000 tonnes de déchets de scieries locaux, 150 000 tonnes importées via le port de Fos-sur-Mer dans le cadre d’un partenariat commercial, et 60 000 tonnes de bois de seconde vie seront utilisées.
Une enquête imposée par la justice administrative
La relance de la centrale intervient dans un contexte juridique complexe. En novembre 2023, le Conseil d’État a imposé à GazelEnergie de mener une étude sur les effets indirects de son activité, notamment sur les forêts. Cette obligation s’inscrit dans une décision de la plus haute juridiction administrative française, rappelant qu’un site industriel doit évaluer l’ensemble de ses impacts environnementaux.
Cette étude, en cours, a conduit au lancement de l’enquête publique complémentaire. L’objectif est d’analyser les impacts du nouveau plan d’approvisionnement sur les territoires concernés, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes.
Un approvisionnement local et international ciblé
GazelEnergie affirme que la ressource locale mobilisée représente au maximum 5 % du bois exploitable sur le périmètre d’approvisionnement, une donnée qui, selon l’entreprise, respecte les seuils économiques et techniques sans compromettre les forêts. L’approvisionnement est complété par des importations de plaquettes forestières, réparties entre l’Espagne (66 %), le Brésil (30 %) et l’Italie (4 %), toutes certifiées durables selon les indications de la société.
Le maintien de l’activité du terminal vraquier de Fos-sur-Mer fait également partie des enjeux associés à ce plan logistique. Le site devrait recevoir une part importante de l’approvisionnement importé dans le cadre d’un contrat de partenariat dédié.