Gaz russe : l’Europe peut-elle s’en passer ?

Les récentes perturbations des flux de gaz russe à destination de l'Europe montrent la nécessité de diversifier l'approvisionnement du continent. Comment l'Europe peut-elle obtenir du gaz si l'approvisionnement de la Russie est perturbé ?

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

Les flux de gaz russe vers l’Europe via l’Ukraine ont chuté d’un quart mercredi. Ceci après que Kiev a décidé d’interrompre l’utilisation d’une importante route de transit, une première depuis le début du conflit. Le pays invoque l’ingérence des forces d’occupation russes. Selon les analystes, jusqu’à un tiers de l’approvisionnement en gaz de l’Europe pourrait s’interrompre. Quelles options existe-t-il en Europe pour compenser la perte du gaz russe ?

L’Europe dépend en grande partie du gaz russe

La Russie fournit environ 40 % du gaz naturel de l’Europe, principalement par gazoduc. L’année dernière, les livraisons ont atteint environ 155 milliards de mètres cubes.

Mardi, l’Ukraine a fermé un important gazoduc de transit, Sokhranovka, dans les territoires occupés. Néanmoins, Kiev a proposé de détourner les flux destinés à l’Europe vers une autre route, le point d’entrée de Sudzha. Pourtant, Gazprom estime qu’il n’est pas techniquement possible d’y transférer tous les volumes.

Selon la société de conseil Rystad Energy, les flux quotidiens de gaz via Sokhranovka ont atteint une moyenne de 23 millions de m3 jusqu’à présent, soit 20 % de moins qu’en avril. Les flux quotidiens via Sudzha ont atteint une moyenne d’environ 70 millions de m3 en mai. Ce résultat est proche de sa capacité de transit de 77 millions de m3 par jour. La Russie et l’Ukraine ne sont pas d’accord sur ces chiffres, ni sur la quantité de gaz qui peut être traitée par le point de Sudzha.

Sur la base de cette évaluation, il reste encore environ 10 millions de mètres cubes par jour de gaz qui doivent être réacheminés par d’autres chemins.

Par ailleurs, les routes alternatives vers l’Europe comprennent le gazoduc Yamal-Europe, qui traverse le Belarus et la Pologne jusqu’en Allemagne, et Nord Stream 1, qui passe sous la mer Baltique jusqu’en Allemagne.

Où est-ce que l’Europe peut-elle s’approvisionner en gaz ?

Rappelons-nous que la majorité des pays européens ont fait le choix de se soustraire des importations de gaz russe à long terme. Ainsi, certains pays disposent d’autres options d’approvisionnement. Par ailleurs, le réseau gazier européen est relié de telle manière que les approvisionnements puissent être partagés.

Les fournisseurs de gaz sont nombreux. La Norvège par exemple, grand producteur de gaz, annonce avoir augmenté ses exportations de 8% cette année. De plus, l’Azerbaïdjan peut être une autre source d’approvisionnement pour les pays d’Europe du Sud, comme la Bulgarie. Les gazoducs transadriatique et transanatolien (TANAP) alimentent l’Europe en gaz provenant du Caucase.

Aussi, les États-Unis s’efforceront de fournir 15 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Union européenne cette année. Les terminaux GNL européens ont également une capacité limitée. Ainsi, certains pays européens cherchent des moyens d’augmenter les importations et le stockage.

L’Allemagne, premier consommateur européen de gaz russe, pourrait importer du gaz de Grande-Bretagne, du Danemark, de Norvège et des Pays-Bas par gazoduc. Par ailleurs, le pays fait partie de ceux qui souhaitent construire de nouveaux terminaux GNL. Il prévoit d’en construire deux en l’espace de deux ans seulement. En théorie, les importations de GNL pourraient couvrir environ un tiers de l’approvisionnement que l’Allemagne reçoit de la Russie par gazoduc.

La Pologne, qui dépend à 50% des importations de gaz de Russie, estime qu’elle peut s’approvisionner via deux liaisons avec l’Allemagne et avec le GNL. Le réseau gazier européen étant interconnecté, il est possible pour les pays de rediriger les flux de gaz. Des nouvelles connexions gazières seront construites, permettant à la Pologne et d’autres pays de s’approvisionner chez ses voisins.

Renforcer les interconnexions et les ressources alternatives au gaz

La diversification de l’approvisionnement pourrait couvrir une bonne partie de la consommation européenne. Effectivement, la Commission européenne déclare que le gaz et le GNL provenant de pays tels que les États-Unis et le Qatar pourraient remplacer cette année 60 milliards de m3 d’approvisionnement russe.

Néanmoins, les ressources alternatives au gaz pourront jouer un rôle important. L’Europe possède une interconnexion des liaisons électriques. Ainsi, chaque pays peut se tourner vers son voisin pour sécuriser son approvisionnement en électricité. Par conséquent, les États pourraient augmenter leur production d’électricité à partir du nucléaire, du renouvelable ou du charbon.

De nouveaux projets éoliens et solaires pourraient remplacer 20 milliards de m3 de gaz cette année. À terme, ces énergies tripleront en capacité d’ici 2030. Cela permettrait d’économiser 170 milliards de m3 de gaz par an.

Les mesures d’économies d’énergie sont également favorisées. Par exemple, le fait de baisser les thermostats d’un degré Celsius pourrait permettre d’économiser 10 milliards de m3 supplémentaires cette année.

Toutefois, les alternatives se confrontent à plusieurs problèmes. Par exemple, la disponibilité du nucléaire diminue, car les centrales vieillissent ou ferment, comme en France. De plus, l’UE s’efforce d’abandonner le charbon pour atteindre ses objectifs climatiques. L’UE a également promulgué un embargo sur le charbon russe, forçant les pays à s’approvisionner ailleurs.

En conclusion, les alternatives restent restreintes et demandent du temps. Par conséquent, de nombreux pays européens ont mis en place des mesures pour gérer l’approvisionnement en gaz et rationner l’électricité en cas d’arrêt des flux de gaz russe.

L’Iran veut relancer sa production pétrolière face au risque de nouvelles sanctions

L’ayatollah Ali Khamenei appelle à moderniser l’industrie pétrolière et à élargir les débouchés commerciaux alors que Téhéran est confronté à la réactivation possible des sanctions de l’accord nucléaire de 2015.

Zelensky demande à la Slovaquie de cesser ses achats de pétrole russe via Droujba

Le président ukrainien a exigé l’arrêt des importations de brut russe par la Slovaquie, en proposant une alternative d’approvisionnement, dans un contexte marqué par la guerre et les tensions diplomatiques croissantes autour de l’oléoduc Droujba.

Brésil mise sur la Cop 28 pour structurer l’agenda diplomatique de la Cop 30

La présidence brésilienne de la Cop 30 veut s’appuyer sur les engagements de Dubaï pour mobiliser acteurs publics et privés malgré les blocages persistants dans les négociations internationales.
en_114030945540

Le Brésil demande son adhésion complète à l’Agence internationale de l’énergie

Brasília a officiellement entamé le processus d’adhésion à l’Agence internationale de l’énergie, renforçant ainsi son positionnement stratégique sur la scène énergétique mondiale après des années de coopération étroite avec l’organisation basée à Paris.

Poutine demande à la Slovaquie de bloquer les flux énergétiques vers l’Ukraine

En déplacement à Pékin, Vladimir Poutine a appelé la Slovaquie à suspendre ses livraisons d’énergie à l’Ukraine, en réponse aux frappes ukrainiennes sur les infrastructures énergétiques russes.

Moscou et Bratislava discutent du conflit ukrainien et de la coopération énergétique

Vladimir Poutine et Robert Fico se sont rencontrés en Chine pour aborder la guerre en Ukraine, la sécurité régionale et les relations énergétiques entre la Russie et la Slovaquie.
en_11402092051540

Fico rencontrera Poutine en Chine avant d’accueillir Zelensky en Slovaquie

Le Premier ministre slovaque Robert Fico prévoit une rencontre avec Vladimir Poutine à Pékin avant de recevoir Volodymyr Zelensky à Bratislava, marquant un tournant diplomatique dans ses relations avec Moscou et Kyiv.

Londres, Paris et Berlin activent des sanctions contre l’Iran, risquant de perturber le brut

Les trois puissances européennes déclenchent le mécanisme de sanctions onusiennes contre l’Iran, mettant sous pression les exportations pétrolières du pays au moment où Téhéran maintient une production élevée malgré les mesures occidentales.

Retour des inspecteurs de l’AIEA en Iran après un mois de rupture diplomatique

L’Iran autorise de nouveau l’Agence internationale de l’énergie atomique à inspecter ses sites nucléaires, après une suspension provoquée par un différend sur la responsabilité des frappes israéliennes.
en_11402808272540

L’Ukrainien arrêté en Italie refuse l’extradition pour sabotage de Nord Stream

Premier suspect lié aux explosions du gazoduc Nord Stream, un citoyen ukrainien contesté par Berlin s’oppose à son transfert judiciaire depuis l’Italie.

Des drones ukrainiens frappent des sites énergétiques russes et ravivent les tensions

Des drones ukrainiens ont visé une centrale nucléaire et un terminal pétrolier russes, accentuant la pression sur les discussions diplomatiques, alors que Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de bloquer toute perspective de négociation.

Un Ukrainien arrêté en Italie pour son rôle présumé dans le sabotage de Nord Stream

Un ressortissant ukrainien suspecté d’avoir coordonné le sabotage des gazoducs Nord Stream a été interpellé en Italie, relançant une affaire judiciaire aux fortes implications géopolitiques en Europe.
en_11402108217540

Russie et Inde renforcent leurs échanges énergétiques malgré la pression américaine

La Russie poursuit ses livraisons d’hydrocarbures vers l’Inde et explore de nouveaux débouchés pour son gaz naturel liquéfié, dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec les États-Unis.

Les frappes russes menacent la coopération gazière entre l’Azerbaïdjan et l’Ukraine

Des infrastructures énergétiques azerbaïdjanaises visées en Ukraine remettent en question la sécurité des flux gaziers entre Baku et Kyiv, alors qu’un nouvel accord de livraison vient à peine d’être signé.

L’Iran coupe 1,4 GW à l’Irak, Bagdad accélère les interconnexions régionales

La suspension des 1 400 MW d’électricité fournis par l’Iran à l’Irak met sous pression le réseau irakien, tandis que Téhéran enregistre une demande record de 77 GW et doit arbitrer entre consommation interne et obligations régionales.
en_1140180840540

La Chine rejette la menace européenne de rétablir les sanctions contre l’Iran

Pékin s’oppose à l’éventuel retour des sanctions du trio européen contre l’Iran, alors que l’échéance de l’accord sur le nucléaire approche et que les tensions diplomatiques s’intensifient autour de Téhéran.

Washington renforce ses liens avec le Pakistan autour des minerais et hydrocarbures

Les États-Unis projettent de collaborer avec le Pakistan dans les minerais critiques et les hydrocarbures, en explorant des coentreprises et projets dans des zones stratégiques comme le Baloutchistan.

La Russie fait adopter ses normes pétro-gazières par l’Afrique et le Moyen-Orient

Environ 80 normes techniques russes pour le pétrole et le gaz ont été validées à l’international, notamment par les Émirats arabes unis, l’Algérie et Oman, selon l’Institut des initiatives technologiques pétrolières.
en_1140320837540

Irak et Syrie relancent le pipeline Kirkuk-Baniyas pour contourner les routes traditionnelles

Bagdad et Damas intensifient leurs discussions pour réactiver l'oléoduc de 850 km fermé depuis 2003, offrant une alternative méditerranéenne face aux tensions régionales et aux blocages d'exportation.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan signent l’accord du corridor TRIPP sous l’égide américaine

Les deux pays mettent fin à 37 ans de conflit avec un corridor de 43 kilomètres sous contrôle américain pour 99 ans. L'infrastructure acheminera 50 millions de tonnes de marchandises annuellement d'ici 2030.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.