L’invasion russe en Ukraine a mis à mal le système d’approvisionnement en gaz de l’Europe. De fait, avant l’invasion, prêt de la moitié des importations de gaz de l’UE provenait de Russie. Un quart pour le pétrole. L’Italie ne fait pas exception. Le principal fournisseur de l’Italie est la Russie. Ainsi, 45 % des importations de gaz naturel proviennent de Russie. Elles sont injectées dans le réseau national au point d’entrée de Tarvisio et Gorizia.
Afin de limiter sa dépendance au gaz russe, l’Italie a entamé une campagne de diversification. Elle se tourne alors vers l’Afrique. Il faut noter qu’avant l’invasion, l’Algérie était le deuxième fournisseur de GNL avec 32 % des importations. Après ce premier rapprochement avec l’Algérie, Rome s’apprête à signer de nouveaux accords gaziers avec la République du Congo et l’Angola afin de se diversifier davantage.
L’Italie se tourne vers la République du Congo et l’Angola
Le Premier ministre italien Mario Draghi se rendra en République du Congo et en Angola le 20 ou 21 avril, selon deux sources. Il devrait signer de nouveaux accords d’approvisionnement en énergie afin de réduire la dépendance de son pays vis-à-vis du gaz russe. L’objectif est de débloquer environ 9 milliards de mètres cubes de gaz au cours des deux prochaines années.
La délégation devrait comprendre le ministre de la transition écologique Roberto Cingolani et un représentant d’Eni. L’entreprise publique italienne est le plus important producteur étranger d’énergie en Afrique. Elle développe deux usines de gaz naturel liquéfié en République du Congo. Celles-ci pourraient fournir 5 milliards de m3 de GNL.
De plus, Eni a récemment signé une alliance avec BP en Angola. Une source gouvernementale a déclaré que l’Angola pourrait livrer environ 4 milliards de m3/an de GNL dans quelques années.
Une démarche plus large
De fait, l’intérêt de l’Italie pour la République du Congo et l’Angola s’inscrit dans une démarche plus large. Rome essaye de limiter sa dépendance aux énergies russes. Ainsi, elle se tourne vers l’Afrique. Rome multiplie alors les projets sur le continent.
Par exemple, l’Italie mise sur le Mozambique. Eni y développe une usine flottante de GNL. La production devrait débuter dans l’année. Elle devrait produire quelque 3,4 millions de tonnes par an. Certaines sources annoncent que Mario Draghi prépare un déplacement au Mozambique.
De plus, il est nécessaire de souligner le rapprochement entre l’Italie et l’Algérie. Le premier ministre italien s’est rendu à Alger pour conclure un nouvel accord. L’Algérie a exporté 21,2 milliards de m3 de gaz vers l’Italie en 2021. De plus, en mars, Sonatrach a annoncé la découverte d’un champ pétrolier d’environ 140 millions de barils.
En somme, l’Italie a enclenché une véritable dynamique de diversification de ses importations énergétiques. Cette stratégie semble compter sur l’Afrique. Reste à savoir si l’Italie pourra se passer définitivement du gaz russe. Aussi, il sera intéressant d’observer la stratégie des autres pays de l’UE quant au gaz. Certains, comme la Hongrie, se plient aux exigences de Moscou.