Pour sécuriser son approvisionnement gazier, la Serbie se rapproche de l’Azerbaïdjan. La Serbie est actuellement en pourparlers avec des fournisseurs azéris afin de procéder à des achats de gaz à partir de fin 2023. Jusqu’alors dépendant du gaz russe, Belgrade recherche de nouvelles options. Ainsi, selon la ministre serbe de l’Énergie et des Mines, Zorana Mihajlović, des premières discussions ont eu lieu avec Bakou.
La Serbie veut se procurer du gaz azéri
Zorana Mihajlović s’exprimait au cours d’une conférence sur les énergies à Sarajevo. La ministre serbe abordait le sujet de l’approvisionnement en pétrole et en gaz de son pays. Ainsi, elle dévoilait que des pourparlers avaient lieu avec l’Azerbaïdjan pour se fournir en gaz. Elle déclare:
« Nous discutons actuellement avec l’Azerbaïdjan pour réserver des capacités gazières pour l’année prochaine, car l’interconnexion Serbie-Bulgarie sera achevée en septembre 2023 ».
Début juillet, les travaux de construction du gazoduc reliant la Bulgarie à la Grèce prenaient fin. Cette dernière installation est elle-même reliée à un gazoduc transportant du gaz azéri. La Serbie souhaite donc s’interconnecter au réseau, via son voisin bulgare, pour disposer de livraisons de gaz en provenance de Grèce et d’Azerbaïdjan.
La ministre serbe continue:
« Cette interconnexion est, pour nous, un élément vital. C’est le point le plus important concernant la diversification de nos apports gaziers. »
Les achats de gaz sont donc prévus pour le dernier trimestre 2023, une fois la connexion Serbie-Bulgarie établie.
Belgrade, dépendante de la Russie et du charbon
Depuis 2008, ce sont des entreprises russes qui dirigent le secteur des hydrocarbures serbes. Les groupes Gazprom et Gazprom Neft disposent d’importants titres de participation dans la compagnie nationale d’hydrocarbure, Naftna Industrija Srbije (NIS). De même, Gazprom est actionnaire majoritaire de l’unique installation de stockage de gaz de Serbie.
Pour l’instant, le gouvernement serbe ne prévoit pas un changement de propriétaire pour NIS. Zorana Mihajlović indique que la compagnie souhaite également diversifier ses achats de pétrole, et qu’elle pourrait se tourner vers le brut irakien.
Bruxelles s’inquiète des bonnes relations entre Belgrade et Moscou. Candidate à l’UE depuis 2012, la Serbie ne veut pas suivre les Européens dans leur régime de sanction envers la Russie. Ainsi, l’achat de gaz continue, et le président Aleksandar Vučić entretient toujours de bonnes relations avec Vladimir Poutine.
Finalement, l’électricité serbe reste très dépendante du charbon. Cette énergie permet de produire 70% de l’électricité du pays. La Serbie importe au moins 10% de ses besoins électriques, et ces importations devraient augmenter de 20% à 30% durant l’hiver.
Illustration : Factory par RAMYA RAJAGOPAL