L’opérateur néerlandais d’infrastructures gazières Gasunie et le gestionnaire allemand de réseau Thyssengas ont conclu un accord visant à développer un réseau transfrontalier de transport d’hydrogène entre les deux pays. L’annonce a été faite à la suite de la signature d’un partenariat réunissant Hynetwork Services, filiale de Gasunie, Thyssengas H2 GmbH et Gasunie Deutschland.
Le projet consiste principalement à convertir des gazoducs existants, actuellement dédiés au gaz naturel, en conduites adaptées au transport de l’hydrogène. Cette approche permet de limiter les coûts d’investissement tout en réduisant considérablement les délais de mise en service, comparé à la construction de nouveaux réseaux spécifiques à l’hydrogène.
Connexion stratégique entre hubs industriels
L’infrastructure reliera les points frontaliers d’Oude Statenzijl, dans la province de Groningue, et de Vlieghuis, dans celle de Drenthe. Cette liaison permettra de connecter les ports néerlandais, notamment ceux de Rotterdam et Eemshaven, aux centres industriels de l’ouest de l’Allemagne, y compris la région de la Ruhr, fortement consommatrice d’énergie.
Le projet vise également à intégrer les flux futurs en provenance ou à destination du Danemark. Le réseau s’inscrit dans une logique d’interconnexion régionale, répondant à la demande croissante en hydrogène à faible intensité carbone, notamment pour les secteurs allemands du raffinage, de la sidérurgie et de la chimie.
Calendrier, capacité et coûts fixés
L’accord détaille les modalités techniques et organisationnelles du projet, incluant le calendrier, la localisation des points de raccordement et les capacités prévues. Thyssengas a indiqué avoir entamé en août les travaux sur un tronçon de 53 km entre Vlieghuis et Ochtrup, dans le Münsterland, qui devrait être opérationnel d’ici 2027.
En Allemagne, les autorités ont approuvé en 2024 un plan de développement d’un réseau national de transport d’hydrogène long de 9 040 km à l’horizon 2032. Environ 60 % de ce maillage s’appuiera sur la reconversion d’infrastructures gazières existantes, pour un coût estimé à EUR18,9bn ($20,78bn).
Retards aux Pays-Bas et prix du marché
Aux Pays-Bas, le développement d’un réseau de 1 200 km est ralenti par des obstacles réglementaires et des contraintes en ressources humaines. Le démarrage des premières opérations est désormais prévu en 2026, avec une mise en service initiale autour du port de Rotterdam.
Parallèlement, le coût de production de l’hydrogène vert aux normes européennes par électrolyse alcaline, adossé à des contrats d’électricité renouvelable, est évalué à EUR7,95/kg ($9,32/kg) aux Pays-Bas, contre EUR8,16/kg en Allemagne, selon les dernières données disponibles.