GAFAM: un danger pour les réseaux électriques européens ?

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Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) jouent depuis quelques années un rôle central dans les réseaux électriques européens. Très gourmandes en énergie, ces grandes entreprises n’hésitent pas à investir fortement dans les parcs éoliens du Nord de l’Europe. Le récent contrat conclu entre Engie et Amazon pour 650 MW d’énergies renouvelables (ENR) symbolise cette tendance. Pourtant, ces investissements massifs créent un risque non négligeable de cannibalisation et de déstabilisation des réseaux nord-européens.

 

L’appétit croissant des GAFAM pour l’électricité

Un modèle très gourmand en électricité

Depuis quelques années, les GAFAM s’imposent comme des acteurs incontournables dans le secteur de l’électricité. Leur modèle économique fondé sur l’exploitation des données les oblige effectivement à consommer de façon continue une quantité importante d’électricité. Les serveurs d’Amazon ou de Google doivent ainsi fonctionner constamment et ce quel que soit le nombre de consommateurs.

Résultat, en 2019, on estime à 12,4 térawattheure (TW) la consommation d’un groupe comme Google. Pour donner un ordre d’idée, cela représente davantage que la consommation de pays comme la Zambie ou le Sri Lanka. Si elle était un État, l’entreprise serait même dans les 90 premiers pays consommateurs au monde.

Les data centres au cœur de la consommation d’énergie

Cette consommation d’électricité s’explique en partie par le poids des data centers dans les activités des grands groupes technologiques. Depuis 2010, la capacité de ces centres de données a ainsi été multipliée par 25. Sachant que chaque centre consomme souvent au minimum 100 MW d’électricité, la facture énergétique s’est donc envolée en une décennie.

En 2018, l’ensemble des data centers ont ainsi consommé environ 205 TW d’électricité. Ce chiffre ne représente que 1 % de la consommation électrique mondiale, mais devrait augmenter dans les prochaines années. En effet, on estime une multiplication par 15 de la demande d’électricité issue des data centers d’ici à 2030. Ces derniers représenteront dès lors près de 8 % de la consommation mondiale d’électricité.

 

Les GAFAM se tournent vers les énergies renouvelables

Des plans ambitieux vers la neutralité carbone

Conscientes des risques associés à leur dépendance en électricité, les GAFAM ont massivement investi dans les ENR ces dernières années. Pour ces entreprises, il s’agit tout aussi bien d’une question économique qu’une question d’image auprès de leurs consommateurs. Rappelons que leur cœur de cible, à savoir les jeunes générations, se montre particulièrement attentif aux impacts environnementaux.

De fait, tous ces grands groupes ont annoncé des plans ambitieux en matière de neutralité carbone. Amazon et Microsoft devraient ainsi atteindre 100 % d’ENR dans leur mix électrique dès 2025. Facebook atteindra cet objectif dès 2021 tandis que Google se fournit déjà depuis 2017 exclusivement en électricité bas-carbone.

Des investissements massifs en Europe du Nord

Afin d’atteindre leurs objectifs, les grands groupes technologiques misent sur le potentiel d’ENR situé en Europe du Nord. Ce choix de localisation s’explique par les importants besoins en refroidissement des data centers. Rappelons que les seuls besoins en refroidissement représentent plus de 40 % de la consommation d’électricité d’un centre de données.

Microsoft a ainsi signé en 2019 un contrat portant sur 12 % du parc éolien de Borssele au Pays-Bas. Dans la même logique, Google a acquis 1,6 GW d’électricité bas-carbone en provenance de projets offshore dans les pays scandinaves. Enfin, Facebook a investi près d’un milliard d’euros afin d’alimenter en EnR ses centres de données de Luleå en Suède.

 

Le risque pesé par les GAFAM sur les réseaux électriques européens

La multiplication des Power Purchase Agreements (PPA)

Cet appétit des GAFAM pour l’électricité en Europe du Nord peut potentiellement créer des problèmes considérables pour les réseaux électriques. Ces grandes entreprises privilégient en effet des contrats exclusifs avec leur fournisseur d’électricité via la signature de PPA. Ces derniers permettent aux géants américains de bénéficier d’un approvisionnement garanti en électricité bas-carbone pendant 20 à 30 ans.

Néanmoins, ce type de contrat risque de cannibaliser une partie de la production électrique au bénéfice des data centers. Autrement dit, une partie des réseaux électriques nord-européens pourrait se retrouver totalement privatisée par les géants du numérique. Grâce aux PPA, ces compagnies mettent en effet la main sur une quantité importante d’ENR sur les réseaux. En Suède, par exemple, le parc éolien de Björkvattnet, d’une capacité de 175 MW, fourni déjà exclusivement l’entreprise Google.

La déstabilisation des réseaux électriques

Cette cannibalisation des ressources ENR par les géants du numérique ne va pas manquer d’impacter les réseaux électriques. En Irlande, l’opérateur EirGrid s’inquiète ainsi des risques sur l’approvisionnement en électricité à l’horizon 2030. Dans un rapport, il mettait en garde contre une explosion de 50 % de la demande due aux data centres. En 2028, ces derniers pourraient représenter à eux seuls plus de 20 % de la demande d’électricité du pays.

À cette date, les centres de données constitueront environ 75 % de la croissance de la consommation. Cette hausse colossale de la demande est d’autant plus problématique que les centrales thermiques devraient fermer d’ici 10 ans. Or, ces dernières peuvent jouer un rôle considérable pour équilibrer un réseau fortement dépendant des ENR intermittentes. En conséquence, EirGrid estime que l’augmentation du nombre de centres de données pourrait créer des pénuries d’électricité dès 2026.

De fait, l’appétit énergétique des GAFAM pose un risque réel à la stabilité des réseaux électriques en Europe du Nord. Ce risque est d’autant plus important qu’il s’agit bien souvent de petits pays avec des réseaux limités en capacité. L’interconnexion des réseaux européens apparaît dès lors comme un élément central afin de répondre à ce défi. L’Irlande, avec son réseau peu connecté au reste de l’Europe, pourrait quant à elle faire les frais de cette évolution.

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