Le président du Gabon, Brice Oligui Nguema, met sous administration provisoire la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) en réponse à une série de dysfonctionnements critiques. Cette décision est motivée par des interruptions fréquentes de l’approvisionnement en électricité, amplifiées par des différends financiers internes et externes. Le gouvernement vise une reprise en main rapide de la gestion pour stabiliser l’entreprise.
L’intervention suit la révélation de problèmes structurels, notamment un retard de paiement important envers Aggreko, une société britannique prestataire de services énergétiques. Aggreko, réclamant 15 milliards de francs CFA, menace de suspendre ses opérations, exacerbant ainsi une situation déjà tendue. Les conséquences se font sentir sur le terrain, avec des délestages répétés dans la capitale, Libreville, perturbant le quotidien des usagers et les activités économiques.
Mesures correctives et sécurisation
La mise sous administration provisoire s’accompagne d’une série de mesures correctives. Le gouvernement annonce la digitalisation des systèmes internes de la SEEG, visant à sécuriser les transactions et à prévenir les détournements financiers. Un système de recharge des compteurs individuels, sujet à des fraudes importantes, sera entièrement revu. Le gouvernement introduit également une direction spécialisée dans la lutte contre la fraude, sous la supervision directe du CTRI, pour renforcer la transparence.
L’audit de l’entreprise, récemment lancé, se déroule sans réduction des effectifs ni modification des salaires, assurant ainsi la continuité des opérations tout en permettant une réévaluation en profondeur des processus internes. Par ailleurs, l’administration provisoire doit aussi gérer la distribution de 22 500 nouveaux compteurs électriques, une initiative visant à améliorer l’accès des usagers et à réduire les interruptions de service.
Contexte et implications pour le secteur
L’administration provisoire de la SEEG intervient dans un contexte où la gestion des infrastructures énergétiques est critique. Les problèmes rencontrés par la SEEG ne sont pas isolés, mais révèlent des défis plus larges au sein du secteur énergétique au Gabon. Le recours à une société externe comme Aggreko met en lumière la dépendance croissante aux prestataires internationaux pour assurer la continuité de l’approvisionnement en énergie.
Les tensions financières au sein de la SEEG, aggravées par des problèmes de gestion et de fraude, soulignent la nécessité de réformes structurelles. La réponse rapide du gouvernement vise à contenir la crise et à éviter des perturbations supplémentaires, mais la viabilité à long terme de la SEEG dépendra de la mise en place de stratégies durables pour renforcer la gestion interne et améliorer l’efficacité des opérations.