articles populaires

Fusion Nucléaire : Avancée Majeure au Royaume-Uni

Le déviateur Super-X britannique, conçu pour évacuer la chaleur excessive des réactions de fusion nucléaire, a réussi à réduire la chaleur sur les matériaux du tokamak de manière significative, ouvrant la voie à des centrales à fusion plus durables et économiquement viables, notamment pour le projet de centrale nucléaire britannique prévu pour 2040.

Partagez:

La fusion nucléaire est en plein boom technologique alors que les Britanniques dévoilent leur nouveau déviateur de chaleur plasmatique. Le Super-X permet d’évacuer la chaleur émise lors du processus de fusion, accélérant le développement de l’énergie nucléaire de fusion.

Fusion nucléaire : le nouveau déviateur Super-X

L’autorité britannique de l’énergie atomique (UKAEA) vient de développer un système permettant d’évacuer la chaleur excessive produite par les réactions de fusion nucléaire. Le déviateur, nommé Super-X, permet en effet de diriger les particules chaudes du plasma vers l’extérieur du réacteur (ou tokamak). Le tokamak sera donc équipé d’un tuyau d’échappement plus long, tout comme une voiture.

Fusion nucléaire britannique
Le plasma est maintenu à l’intérieur du réacteur grâce aux repoussoirs magnétiques contenu dans les parois du réacteur mais sa chaleur extrême ne permet pas encore de le stabiliser suffisamment longtemps (Source : Shutterstock ; particules de haute énergie, sous la forme de plasma, traversant un réacteur de type tokamak).

La problématique de la chaleur émise par l’état plasma

Pourtant naturelle au sein des étoiles, la fusion est un phénomène difficile à reproduire sur terre. Un réacteur doit chauffer à des centaines de milliers de degrés des atomes pour en faire sortir des électrons. Ces derniers se retrouvant à l’état plasma contenu dans un champ magnétique dont les noyaux fusionnent et produisent une grande quantité d’énergie.

Cependant, cette chaleur intense endommage les matériaux des réacteurs (ou tokamak) utilisé pour la fusion. Il n’est donc pas possible pour le moment d’intégrer les tokamaks aux réseaux électriques. En effet, ses matériaux devant être changés régulièrement, le fonctionnement des centrales électriques en serait affecté.

Le Super-X résiste à la chaleur intense

Or, le Super-X, qui est une première mondiale, permet justement que les centrales à fusion résistent mieux à la chaleur intense de la réaction nucléaire. Les premiers tests ont été effectués sur ce système dès octobre 2020 dans le cadre de l’expérience MAST Upgrade à Culham où se trouve le tokamak Joint European Torus

Réduire de 10 fois la chaleur

D’après les expériences menées, cette technologie permettrait même de réduire d’au moins 10 fois la chaleur sur les matériaux du tokamak. Dr Andrew Kirk, scientifique principal de l’UKAEA chargé du projet MAST Upgrade, a d’ailleurs déclaré à Science Focus :

« Super-X réduit la chaleur du système d’échappement d’un niveau de chalumeau à  celui d’un moteur de voiture. Cela pourrait signifier qu’il ne devrait être remplacé qu’une seule fois au cours de la durée de vie d’une centrale électrique. »

Fusion nucléaire britannique
Le réacteur Joint European Torus (JET) situé à Culham en Angleterre est actuellement le plus grand du monde (vue extérieure du réacteur).

Une préservation des matériaux pour un gain économique

Avec ce système les composants des tokamaks pourraient alors durer beaucoup plus longtemps. Une situation qui améliorerait considérablement la viabilité économique des centrales à fusion commerciales et réduirait le coût de l’électricité. Cela favoriserait et accélèrerait le déploiement de la fusion à grande échelle.

Une opportunité pour la future centrale à fusion nucléaire britannique

Cette nouvelle technologie est une opportunité importante pour l’Angleterre. En décembre 2020, le pays a, en effet, annoncé la construction de la première centrale à fusion nucléaire. Cette dernière sera raccordée au réseau électrique et devrait produire de l’électricité dès 2040.

Ce tokamak sphérique pour la production d’énergie STEP est aussi sous la supervision de l’UKAEA. Selon Ian Chapman de l’UKAEA pour Trust my Science, les travaux de construction devraient commencer en 2030. Un financement de 2 milliards de livres serait nécessaire.

Une technologie adaptée aux « tokamaks sphérique »

Les ingénieurs britanniques pourront donc utiliser le déviateur Super-X pour développer le dispositif du STEP. En effet, cette nouvelle technologie est particulièrement adaptée au tokamak sphérique. Le professeur Ian Chapman, directeur général de l’UKAEA a déclaré pour Science Focus :

« Sans ces résultats, nous n’aurions pas été en mesure de poursuivre la conception d’une machine compacte. Si vous ne pouvez pas évacuer la chaleur, vous ne pouvez pas construire une telle centrale. C’est donc un résultat essentiel. »

Avec cette nouvelle technologie, les scientifiques britanniques ont donc lever l’un des principaux défis de la fusion. Le pays fait ainsi un pas de plus vers le déploiement à grande échelle des centrales à fusion nucléaire. Le 26 mai, l’astronaute britannique Tim Peake effectuera un test de plasma sur la machine.

Une énergie sans émission et sans déchets

Les experts s’accordent à dire que la fusion nucléaire pourrait faire partie de l’approvisionnement énergétique futur du monde. N’émettant aucunes émissions de CO2 et aucuns déchets radioactifs de longue vie, cette énergie est considérée comme propre. C’est aussi une énergie plus sûre grâce à l’abondance des combustibles de fusion : le deutérium et le tritium.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Chevron et ses partenaires, Shell et Mobil, explorent le stockage géologique de CO₂ au large de l’Australie, un projet clé pour la gestion des émissions dans le bassin de Carnarvon Nord.
Le Département de l'Énergie des États-Unis finance un projet de 200 millions USD porté par Technip Energies et LanzaTech pour transformer le CO2 capturé en éthanol et éthylène, réduisant ainsi l’empreinte carbone de l’industrie chimique.
Le Département de l'Énergie des États-Unis finance un projet de 200 millions USD porté par Technip Energies et LanzaTech pour transformer le CO2 capturé en éthanol et éthylène, réduisant ainsi l’empreinte carbone de l’industrie chimique.
En 2025, la Chine prévoit d’élargir son marché carbone en intégrant l’acier, le ciment et l’aluminium, tout en introduisant de nouvelles méthodologies pour les crédits carbone. Une refonte stratégique visera également à mieux répondre aux exigences internationales.
En 2025, la Chine prévoit d’élargir son marché carbone en intégrant l’acier, le ciment et l’aluminium, tout en introduisant de nouvelles méthodologies pour les crédits carbone. Une refonte stratégique visera également à mieux répondre aux exigences internationales.
Technip Energies, en partenariat avec GE Vernova et Balfour Beatty, construit au Royaume-Uni la première centrale au gaz dotée d’un système de captage de carbone, une avancée majeure dans la lutte contre les émissions industrielles.
Technip Energies, en partenariat avec GE Vernova et Balfour Beatty, construit au Royaume-Uni la première centrale au gaz dotée d’un système de captage de carbone, une avancée majeure dans la lutte contre les émissions industrielles.
Le transport maritime est essentiel aux initiatives transfrontalières de captage et stockage de CO2 en Asie-Pacifique, avec des volumes annuels prévus atteignant 100 millions de tonnes d’ici 2050.
Avec la baisse annuelle des seuils d'émission et des retards méthodologiques, les prix des crédits carbone en Australie devraient connaître une flambée en 2025, attirant l'attention des acteurs du marché.
Avec la baisse annuelle des seuils d'émission et des retards méthodologiques, les prix des crédits carbone en Australie devraient connaître une flambée en 2025, attirant l'attention des acteurs du marché.
SLB Capturi a achevé la construction de la première usine industrielle de captage de carbone à l'échelle mondiale pour Heidelberg Materials en Norvège. Une avancée majeure qui permettra de réduire jusqu'à 400 000 tonnes de CO2 par an dans le secteur du ciment.
SLB Capturi a achevé la construction de la première usine industrielle de captage de carbone à l'échelle mondiale pour Heidelberg Materials en Norvège. Une avancée majeure qui permettra de réduire jusqu'à 400 000 tonnes de CO2 par an dans le secteur du ciment.
L’Australie doit réduire de 15 mégatonnes ses émissions annuelles pour atteindre sa cible de réduction de 43 % d'ici 2030. Les mécanismes d'investissement et les crédits carbone joueront un rôle clé dans cet effort ambitieux.
L’Australie doit réduire de 15 mégatonnes ses émissions annuelles pour atteindre sa cible de réduction de 43 % d'ici 2030. Les mécanismes d'investissement et les crédits carbone joueront un rôle clé dans cet effort ambitieux.
La dernière enchère de quotas carbone néo-zélandaise de 2024, prévue le 4 décembre, devrait connaître une vente partielle, avec des prix dépassant les 64 NZ$/tCO2e et une hausse attendue pour 2025.
L’Australie-Occidentale dévoile un plan d’action ambitieux pour la capture, le stockage et l’utilisation du carbone (CCUS), soutenu par un financement de 16,9 millions USD, visant à atteindre la neutralité carbone tout en dynamisant son économie.
L’Australie-Occidentale dévoile un plan d’action ambitieux pour la capture, le stockage et l’utilisation du carbone (CCUS), soutenu par un financement de 16,9 millions USD, visant à atteindre la neutralité carbone tout en dynamisant son économie.
La COP29 marque un jalon dans les marchés du carbone, avec l’adoption de règles cruciales pour l’Article 6 de l’Accord de Paris. Ces avancées promettent transparence et attractivité pour les crédits carbone à l’échelle internationale.
La COP29 marque un jalon dans les marchés du carbone, avec l’adoption de règles cruciales pour l’Article 6 de l’Accord de Paris. Ces avancées promettent transparence et attractivité pour les crédits carbone à l’échelle internationale.
Hanwha Power Systems et TC Energy collaborent pour commercialiser une technologie de récupération de chaleur basée sur le CO₂ supercritique, destinée à produire une énergie zéro carbone dans les infrastructures de pipelines.
Hanwha Power Systems et TC Energy collaborent pour commercialiser une technologie de récupération de chaleur basée sur le CO₂ supercritique, destinée à produire une énergie zéro carbone dans les infrastructures de pipelines.
L’Inde se prépare à lancer un ambitieux système de commerce des crédits carbone (CCTS), axé sur la réduction de l’intensité des émissions industrielles. Ce dispositif, prévu pour 2026-27, pourrait transformer la gestion des émissions à l’échelle nationale.
Le Conseil européen a approuvé un cadre réglementaire pour certifier les activités de capture et de stockage de carbone, un jalon essentiel vers l’objectif de neutralité carbone de l’UE d’ici 2050.
Le Conseil européen a approuvé un cadre réglementaire pour certifier les activités de capture et de stockage de carbone, un jalon essentiel vers l’objectif de neutralité carbone de l’UE d’ici 2050.
L’Indonésie et le Japon établissent une collaboration historique pour le commerce de crédits carbone sous l’Accord de Paris, renforçant la transparence et les normes environnementales internationales.
L’Indonésie et le Japon établissent une collaboration historique pour le commerce de crédits carbone sous l’Accord de Paris, renforçant la transparence et les normes environnementales internationales.
L'Arabie Saoudite, principal exportateur mondial de pétrole, a inauguré sa première plateforme d'échange de crédits carbone lors de la COP29 à Baku, visant à renforcer les efforts de décarbonation et à diversifier son économie.
L'Arabie Saoudite, principal exportateur mondial de pétrole, a inauguré sa première plateforme d'échange de crédits carbone lors de la COP29 à Baku, visant à renforcer les efforts de décarbonation et à diversifier son économie.
Occidental Petroleum, en partenariat avec Enterprise Products Partners, met en place un réseau de pipelines de CO₂ dans le sud-est du Texas pour transporter les émissions capturées, soutenant ainsi les projets de capture et de séquestration de carbone dans la région de Houston.
Avec des émissions croissantes dans les secteurs pétrolier et gazier, l'Asie-Pacifique explore des solutions de captage et stockage du carbone (CCS) pour atteindre ses objectifs climatiques, mais l'absence de cadre stratégique unifié freine les progrès.
Avec des émissions croissantes dans les secteurs pétrolier et gazier, l'Asie-Pacifique explore des solutions de captage et stockage du carbone (CCS) pour atteindre ses objectifs climatiques, mais l'absence de cadre stratégique unifié freine les progrès.
Le projet Pycasso, visant à enfouir du CO2 pour décarboner l’industrie dans le bassin de Lacq, a été abandonné. L'absence de dialogue et les risques pour les industries existantes ont été déterminants dans cette décision controversée.
Le projet Pycasso, visant à enfouir du CO2 pour décarboner l’industrie dans le bassin de Lacq, a été abandonné. L'absence de dialogue et les risques pour les industries existantes ont été déterminants dans cette décision controversée.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
La Malaisie introduira une taxe carbone en 2026 ciblant les industries de l’acier, du fer et de l’énergie, conformément à ses ambitions de réduction des émissions. Cette mesure s’aligne avec le mécanisme d’ajustement carbone à la frontière de l’UE.
NextGen CDR signe un accord avec Alt Carbon pour l'achat de crédits de séquestration carbone en Inde, marquant sa première opération en dehors de l'Europe et des États-Unis.
NextGen CDR signe un accord avec Alt Carbon pour l'achat de crédits de séquestration carbone en Inde, marquant sa première opération en dehors de l'Europe et des États-Unis.
Les initiatives de captage et stockage de CO₂ (CSC) ont enregistré une hausse significative en 2024, atteignant 628 projets mondiaux. Cette expansion est soutenue par des politiques publiques et une collaboration internationale renforcée.
Les initiatives de captage et stockage de CO₂ (CSC) ont enregistré une hausse significative en 2024, atteignant 628 projets mondiaux. Cette expansion est soutenue par des politiques publiques et une collaboration internationale renforcée.
Le corps supervisant l'Article 6.4 de l'Accord de Paris a adopté des normes inédites pour les méthodologies de projets et les éliminations de carbone, facilitant ainsi l'opérationnalisation des marchés mondiaux du carbone volontaire.
Le corps supervisant l'Article 6.4 de l'Accord de Paris a adopté des normes inédites pour les méthodologies de projets et les éliminations de carbone, facilitant ainsi l'opérationnalisation des marchés mondiaux du carbone volontaire.

Publicite