La compagnie Tokyo Electric Power Company (TEPCO), opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, annonce la reprise imminente d’une opération cruciale pour le démantèlement de l’installation. Le retrait d’échantillons de matériaux hautement radioactifs, interrompu en raison d’un problème technique, devrait reprendre dès lundi, d’après des sources japonaises.
En septembre, les ingénieurs de TEPCO avaient inséré un dispositif spécial pour extraire un échantillon de combustible et de débris radioactifs situés au cœur de la centrale. Toutefois, cette opération délicate a dû être interrompue lorsque les caméras de l’appareil ont cessé de transmettre des images au centre de contrôle, compromettant la sécurité et la précision de l’intervention. Après remplacement des caméras, les opérations de prélèvement devraient redémarrer.
Un défi technique majeur dans un environnement hostile
Les travaux de démantèlement de la centrale de Fukushima représentent un défi technique unique. Depuis le tsunami de mars 2011 qui a provoqué la fusion de trois des six réacteurs, l’accès aux zones les plus contaminées reste impossible pour les humains. Avec des niveaux de radiation élevés, seuls des dispositifs robotisés peuvent s’approcher des réacteurs pour effectuer les opérations de prélèvement et de nettoyage.
TEPCO doit extraire environ 880 tonnes de combustible et de débris pour réduire les risques nucléaires de la région. Bien que ces travaux avancent lentement, chaque étape de prélèvement contribue à l’objectif de neutralisation progressive des installations.
Implications internationales et controverses environnementales
Le démantèlement de la centrale de Fukushima est surveillé par la communauté internationale. Récemment, le Japon a décidé de rejeter dans l’océan Pacifique une partie des eaux de refroidissement des réacteurs, un choix contesté par des pays voisins, dont la Chine et la Russie, qui ont temporairement suspendu l’importation de produits de la mer japonais en réponse à cette décision.
Bien que Tokyo ait réaffirmé la sécurité de ces rejets, soutenue par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les répercussions diplomatiques demeurent. La Chine a, cependant, annoncé le mois dernier une reprise progressive de ses importations de fruits de mer en provenance du Japon, marquant une détente dans les relations commerciales.
Initiatives locales pour revitaliser l’économie régionale
En parallèle des opérations de démantèlement, TEPCO et d’autres acteurs locaux cherchent à promouvoir les produits agricoles de Fukushima. Par exemple, Harrods, un grand magasin de luxe à Londres, a récemment mis en vente des pêches provenant de la région, une initiative symbolique visant à restaurer la réputation des produits alimentaires locaux affectés par l’accident de 2011.
Ces initiatives illustrent la volonté de la région de se relever malgré les obstacles posés par la catastrophe nucléaire et de regagner progressivement la confiance des consommateurs internationaux.