Des robots télécommandés seront déployés à compter de la semaine prochaine dans les sous-sols de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi afin d’extraire des sacs de sable imprégnés de radioactivité, a annoncé Tokyo Electric Power Company (Tepco) le 21 mars. Ces sacs, utilisés pour absorber l’eau contaminée à la suite de la catastrophe nucléaire survenue en 2011, sont restés entreposés dans les bâtiments endommagés sans intervention humaine possible en raison de niveaux de radiation mortels.
Les mesures réalisées à la surface de ces sacs révèlent une exposition atteignant 4,4 sieverts par heure, une dose létale en cas de contact direct prolongé. Selon des médias japonais, quelque 2 850 sacs seraient encore présents sur le site, représentant un total estimé à 41,5 tonnes de matériau radioactif, bien que ce chiffre n’ait pas été officiellement confirmé par l’opérateur.
Des engins télécommandés pour zones extrêmes
Deux robots, dont un équipé d’une pince mobile spécialement conçue pour cette mission, ont été installés dans les étages souterrains des bâtiments cette semaine. Ils seront opérés à distance par des techniciens à partir de la semaine prochaine. Tepco prévoit de finaliser le retrait de ces sacs avant la fin de l’année fiscale japonaise 2027, soit d’ici mars 2028, selon les déclarations du porte-parole Tatsuya Matoba.
Une fois extraits, les sacs seront conditionnés dans des conteneurs destinés aux matières radioactives, avant d’être transférés vers un site de stockage temporaire situé à l’extérieur du périmètre immédiat des installations de Fukushima Daiichi.
Un démantèlement nucléaire à long terme
Lors du séisme de magnitude 9,0 survenu le 11 mars 2011, trois des six réacteurs de la centrale étaient en activité. Le tsunami qui a suivi a provoqué une fusion des systèmes de refroidissement, marquant le début de la plus grave crise nucléaire depuis Tchernobyl. Si aucun décès n’a été attribué directement à l’accident nucléaire, la catastrophe naturelle a causé la mort de 18 500 personnes le même jour.
À ce jour, environ 880 tonnes de matières radioactives subsistent sur le site. Le démantèlement complet de l’installation demeure un défi industriel majeur pour Tepco, avec un horizon d’intervention estimé à plusieurs décennies. L’entreprise a déjà procédé à la collecte d’un échantillon de 0,7 gramme de débris radioactifs en 2024 et prévoit une seconde opération de prélèvement cette année.