Électricité de France (EDF) a annoncé le report du redémarrage du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Flamanville après la détection d’une fuite de vapeur d’eau radioactive sur une tuyauterie du circuit primaire. L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a qualifié l’incident d’ »événement significatif » de sûreté, le classant au niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui compte huit niveaux.
Le dysfonctionnement a été observé le 22 mars alors que le réacteur de 1.300 mégawatts était en phase de redémarrage après un arrêt de maintenance. La fuite provenait d’un conduit de faible diamètre — environ 15 millimètres — relié à une tuyauterie auxiliaire interne au bâtiment du réacteur. Selon les précisions de Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASNR, le débit mesuré atteignait environ 1.000 litres par heure.
Inspection réglementaire et gestion de l’incident
Les premières mesures prises ont conduit à la mise en « repli » du réacteur, une procédure consistant à abaisser la pression et la température pour garantir un fonctionnement sûr. L’eau contaminée, sous forme de vapeur, a été intégralement récupérée par des systèmes de confinement prévus à cet effet au sein du bâtiment réacteur, fermé au moment de l’incident.
EDF a précisé que cette fuite n’a entraîné « aucun impact sur l’environnement ni sur la sécurité », les installations étant dépourvues de personnel au moment des faits. Une inspection conduite par l’ASNR le 26 mars a confirmé la bonne application des procédures d’intervention d’urgence.
Conséquences sur le calendrier de production
La remise en service du réacteur, initialement prévue pour le 5 avril, est désormais repoussée au 5 mai afin de permettre l’expertise technique et l’intervention sur les tuyauteries concernées. L’ASNR a indiqué qu’elle veillera à ce que l’opérateur procède aux analyses nécessaires pour identifier les causes précises de cette fuite, sans fournir pour l’heure de calendrier complémentaire.
L’incident ne concerne pas le réacteur EPR (réacteur pressurisé européen) en construction sur le même site, mais un réacteur antérieur en exploitation. Le site de Flamanville, situé dans le département de la Manche, joue un rôle clé dans le mix énergétique nucléaire français.