Les autorités équatoriennes ont annoncé le 22 mars qu’une fuite de produits pétroliers avait été identifiée dans un oléoduc traversant la province de Napo, dans l’est amazonien du pays. Le ministère de l’Énergie a déclaré que l’origine de la fuite était considérée comme un acte de sabotage, sans en préciser l’ampleur. L’incident survient moins de deux semaines après une autre rupture d’oléoduc, qui avait déversé environ 3 800 barils de pétrole dans plusieurs rivières du littoral pacifique, affectant les ressources en eau potable de la population locale.
Menace sur l’infrastructure hydroélectrique
Le ministère de l’Énergie a indiqué que des mesures préventives étaient en cours afin d’empêcher toute contamination de la centrale hydroélectrique Coca Codo Sinclair, située à proximité de la rivière Coca. Ce complexe énergétique, doté d’une capacité de production de 1 500 mégawatts, alimente environ 30 % de la demande nationale en électricité. Actuellement, la centrale fonctionne à hauteur de 1 100 mégawatts, mais une décision concernant une éventuelle mise à l’arrêt temporaire sera prise dans les heures à venir.
Maintien de l’approvisionnement électrique garanti
En prévision d’un éventuel arrêt, le ministère a assuré que les centrales thermiques ainsi que les barges énergétiques seraient en mesure de maintenir l’approvisionnement sur l’ensemble du territoire. Cette déclaration vise à éviter une répétition des pénuries de courant rencontrées en 2024, lorsque le pays avait subi jusqu’à 14 heures de coupures quotidiennes à cause d’une sécheresse exceptionnelle ayant compromis la production hydroélectrique.
Un contexte politique tendu
La ministre de l’Énergie, Inés Manzano, a affirmé que plusieurs actions de sabotage visaient les infrastructures pétrolières dans un contexte électoral tendu. Le président Daniel Noboa, en fonction depuis novembre 2023, affrontera Luisa González, candidate de l’opposition, au second tour de l’élection présidentielle prévu le 13 avril. Ce climat politique vient accentuer la pression sur le gouvernement alors que le secteur énergétique reste un pilier économique majeur.
Un secteur stratégique pour l’économie
L’Équateur produit environ 475 000 barils de pétrole brut par jour, selon les chiffres communiqués pour 2024. Cette ressource constitue l’un des principaux moteurs de l’économie nationale, générant des recettes d’exportation estimées à 8,6 milliards USD sur l’année. Les interruptions potentielles liées à des incidents techniques ou criminels sur les oléoducs risquent d’accroître la vulnérabilité du système énergétique et financier national.