“Le Liban a obtenu tous ses droits” dans le projet final de l’accord sur la délimitation de sa frontière maritime avec Israël, soumise par le médiateur américain, a annoncé mardi à la presse l’un des principaux négociateurs libanais.
“Aujourd’hui, nous sommes parvenus à un accord qui satisfait les deux parties. Le Liban a obtenu tous ses droits et toutes nos remarques ont été prises en compte”, a assuré Elias Bou Saab, vice-président du Parlement.
Israël avait annoncé auparavant que toutes ses demandes avaient été acceptées, ce qui ouvre la voie à un accord avec l’Etat hébreu levant des obstacles à l’exploitation de gisements gaziers en Méditerranée orientale.
Les Etats-Unis mènent depuis deux ans une médiation entre les deux voisins, officiellement en état de guerre, pour parvenir à cet accord.
M. Bou Saab a exprimé l’espoir que l’accord sur la délimitation de la frontière maritime serait conclu avant la fin du mandat du président Michel Aoun, qui expire le 31 octobre.
Selon des informations de presse et des responsables en Israël, le texte prévoit que le gisement offshore de Karish soit sous contrôle d’Israël et que les réserves de Cana, situées plus au nord-est, soient octroyées au Liban.
Mais comme une partie de ce gisement dépasse la future ligne de démarcation, l’Etat hébreu toucherait une part des futurs revenus de l’exploitation gazière de Cana par TotalEnergies, selon ces sources.
Le négociateur libanais a assuré qu’il y avait eu “un accord entre Total et les Israéliens” en vertu duquel ces derniers pourraient “recevoir des compensations” du géant énergétique et non du Liban.
Dans ce cadre, le directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord de la branche Exploration-Production de TotalEnergies, Laurent Vivier, est arrivé mardi au Liban, d’après l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Dans un contexte où l’Union européenne cherche à diversifier ses approvisionnements en gaz en raison de l’invasion russe de l’Ukraine, Israël mise sur le gisement de Karish, prêt à entrer en production, pour doper ses livraisons de gaz vers le Vieux continent.
Pour sa part, le Liban en plein effondrement financier devra attendre des années avant de bénéficier d’une éventuelle manne gazière, le processus d’exploration dans le champ de Cana n’ayant pas encore commencé, estiment des analystes.