Frontera Energy Corporation a annoncé un projet de scission de ses activités en Colombie, visant à créer deux entités indépendantes : Frontera Exploration & Production et Frontera Infrastructure. Cette séparation stratégique vise à maximiser la valeur pour les actionnaires en isolant les segments amont et infrastructure, chacun ayant des cycles économiques et profils d’investissement différents.
Deux entités aux priorités distinctes
Frontera Exploration & Production (E&P) deviendra une entreprise dédiée exclusivement à l’exploration et la production de pétrole et de gaz. Pour les douze mois se terminant en septembre 2025, Frontera E&P a généré un EBITDA d’exploitation de 336,1 M$, avec un levier net de 0,7x. L’objectif déclaré est de maintenir une discipline financière stricte tout en poursuivant l’excellence opérationnelle dans ses activités amont.
De son côté, Frontera Infrastructure regroupera les participations dans l’oléoduc Oleoducto de los Llanos Orientales S.A. (ODL) — détenu à 35 % via Frontera Pipeline Investment AG — et la société portuaire Sociedad Portuaria Puerto Bahía, détenue à 99,97 %. Sur la même période, cette branche a affiché un EBITDA ajusté de 117,4 M$, incluant 59,4 M$ de dividendes perçus du pipeline ODL.
Des actifs d’infrastructure en croissance
ODL transporte en moyenne 238 000 barils de pétrole par jour, représentant environ 30 % de la production nationale colombienne. Cette activité a généré un EBITDA de 289 M$ sur un an, avec 170 M$ redistribués en dividendes à ses actionnaires. Frontera Infrastructure ambitionne d’utiliser cette rentabilité pour développer des projets stratégiques à court terme, notamment à Puerto Bahía.
Puerto Bahía, situé sur la baie de Carthagène, combine des terminaux pour cargaisons liquides et sèches. En 2025, l’infrastructure a finalisé sa connexion au réseau de la raffinerie de Carthagène et accéléré le développement d’un terminal de gaz de pétrole liquéfié (GPL), en partenariat avec GASCO, dont la mise en service est prévue pour le premier semestre 2026.
Des indicateurs financiers différenciés
L’endettement net ajusté de Frontera E&P s’élève à 220 M$, contre 154,2 M$ pour Frontera Infrastructure. Cette dernière affiche un ratio d’endettement sur flux de trésorerie distribuable de 2,0x. La scission permettra à chaque entité de structurer ses bilans et ses politiques d’investissement de manière autonome.
La direction de Frontera considère que cette opération permettra de révéler une valeur non reflétée dans la capitalisation actuelle de la société. La finalisation de la transaction reste soumise à l’approbation des actionnaires et des autorités réglementaires, avec une échéance fixée au premier semestre 2026.