Le 28 mars 2024, Vinci Construction a annoncé avoir remporté le contrat pour l’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 Nord d’Orano, localisée au Tricastin dans la Drôme. Ce projet vise une augmentation de 30% des capacités de production, en réponse à la quête d’indépendance énergétique face au combustible nucléaire russe.
Le contrat, attribué par Orano à un groupement dirigé par Dodin Campenon Bernard (mandataire) et Campenon Bernard Centre-Est, filiales de Vinci Construction, concerne le lot de génie civil et de gros œuvre de l’usine sur le site du Tricastin. Les travaux, d’un montant de plusieurs dizaines de millions d’euros, comprendront l’ajout de deux nouvelles tranches aux trois déjà réalisées par Vinci il y a une décennie. La mobilisation pour ce projet débutera à l’été 2024, avec une durée prévue de 32 mois, dont 25 mois consacrés aux opérations de génie civil. Plus de 170 professionnels seront impliqués au pic des travaux, qui verront la mise en place de 35 000 m³ de béton, 4 500 tonnes d’armatures, et 500 plots antisismiques.
Augmentation de la capacité et autonomie énergétique
Ce projet d’extension, dont l’investissement atteint 1,7 milliard d’euros, est destiné à augmenter de 30% la capacité d’uranium enrichi de l’usine, inaugurée en 2011. Orano vise à démarrer la production de cette extension en 2028, pour fournir une énergie bas carbone à l’équivalent de 120 millions de foyers annuellement. Cette démarche s’inscrit dans le contexte d’une nécessaire diversification des sources d’uranium enrichi, suite à la dépendance accrue vis-à-vis du russe Rosatom.
Avec seulement quatre acteurs principaux sur le marché de l’uranium enrichi, dont Rosatom (43%), Urenco (31%), CNNC, et Orano (12%), l’extension de l’usine Georges-Besse II est une initiative stratégique visant à rééquilibrer la distribution mondiale. Elle représente une avancée significative pour l’autonomie énergétique de la France mais également pour d’autres pays occidentaux, dans l’objectif de réduire leur dépendance envers les fournisseurs russes.