Initié en 2019, le projet de construction d’un méthaniseur géant à Corcoué-sur-Logne, porté par Coop d’Herbauges et Nature Energy, a été rejeté par la préfecture de Loire-Atlantique. Ce projet prévoyait de transformer environ 500000 tonnes de matières organiques en biogaz annuellement, ce qui aurait constitué un des plus grands méthaniseurs de France.
Mobilisation et Opposition des Riverains
L’opposition locale a joué un rôle clé dans cette décision. Les enquêtes publiques ont révélé une forte résistance des riverains et des acteurs locaux. Cette opposition résultait principalement d’une concertation jugée insuffisante autour du projet et des inquiétudes liées à la sécurité routière due à l’augmentation prévue du trafic de camions.
Enjeux Environnementaux et Agricoles
Le débat autour du méthaniseur a mis en lumière des questions cruciales concernant la méthanisation et son impact sur l’agriculture. Des préoccupations ont été soulevées quant à la priorisation de la production de matières pour la méthanisation au détriment de l’agriculture alimentaire. Cette situation a conduit à des appels à la régulation et à des contrôles plus stricts de la part des autorités.
Les Méthaniseurs en Loire-Atlantique : Un Bilan Contrasté
La Loire-Atlantique compte déjà 19 unités de méthanisation, avec six autres en construction. Contrairement au projet rejeté, ces installations ont été mises en place avec l’accord et le soutien des communautés locales. Ces projets visent à diversifier les sources d’énergie tout en offrant un complément de revenus aux agriculteurs.
Réactions et Implications Politiques
Michel Ménard, président socialiste du département de Loire-Atlantique, s’est félicité de l’abandon du projet. Parallèlement, Hervé Morin, président de la Région Normandie, a critiqué les dérives du système de méthanisation, notamment dans la culture du maïs, et a annoncé la suspension de tout nouveau financement dans l’attente de contrôles de l’État.
Le rejet du méthaniseur géant de Corcoué-sur-Logne souligne la nécessité d’un développement durable équilibré, respectant à la fois les impératifs environnementaux et les besoins des communautés locales. Cette décision pourrait servir de précédent pour d’autres projets en France, soulignant l’importance d’une approche holistique dans le développement de l’énergie renouvelable.