Le Conseil d’Etat a annoncé vendredi avoir rejeté la requête d’Europe Ecologie les Verts et une association havraise contre le projet de terminal méthanier du Havre, arguant que ces derniers « ne sont pas fondés » à faire cette demande.
« L’association Ecologie pour Le Havre et autres ne sont pas fondés à demander l’annulation du décret qu’ils attaquent » peut-on lire dans cette décision, « la requête d’Ecologie pour le Havre et autres » étant donc « rejetée ». Cette association et plusieurs membres du parti EELV, dont le député Julien Bayou, avaient demandé en novembre « l’annulation pour excès de pouvoir du décret » autorisant le projet. Ceux-ci estimaient que l’argument d’une « menace grave » sur l’approvisionnement en gaz pour justifier ce terminal n’était pas valable.
Amarré au port du Havre, le navire « Cape Ann » pourra injecter environ 10 % de la consommation annuelle de gaz française, à partir de navires méthaniers qui viendront l’alimenter avec du gaz qui pourra provenir de Norvège, d’Algérie, du Qatar, des États-Unis, du Nigeria, d’Angola, ou encore d’Égypte. « Nous avons attaqué devant plusieurs juridictions, et nous sommes avant tout rassurés de l’ordonnance du juge du tribunal administratif de Rouen disant qu’une décision au fond interviendra en juillet avant l’ouverture du terminal, prévue mi-septembre » a déclaré M. Bayou à l’AFP.
L’élu écologiste a rappelé ses arguments sur le fond du dossier, expliquant que « la menace grave sur l’approvisionnement en gaz est écartée en France: l’approvisionnement a été diversifié, la consommation a baissé, les prix aussi ». Le co-secrétaire régional d’EELV Stéphane Martot s’est plaint que « la Seine-Maritime soit sacrifiée sur l’autel de l’économie productiviste avec le nucléaire, les sites Seveso. Le gaz est une énergie du XXe siècle ».
« Notre département perd des habitants alors que ceux de l’ouest normand, qui ont fait le choix de la transition, en gagnent » a détaillé M. Martot, « on voit bien que l’incendie de Lubrizol (où près de 10.000 tonnes de produits chimiques avaient brûlé le 26 septembre 2019 Ndlr) a détruit l’attractivité de notre territoire ».
En janvier, le tribunal administratif de Rouen avait rejeté deux référés déposés par EELV pour obtenir la suspension de deux permis de construire accordés à TotalEnergies et GRTgaz dans le cadre ce projet de port méthanier flottant au Havre.