France: Retour sur les propositions du NFP, RN, et Renaissance

La politique énergétique française diverge fortement selon les visions du Rassemblement National, de Renaissance et du Nouveau Front Populaire. Chacun propose des approches distinctes en matière de nucléaire, d’énergies renouvelables et de souveraineté énergétique.

Partager:

La politique énergétique en France est devenue un enjeu crucial, au croisement des préoccupations environnementales, économiques et géopolitiques. Face aux engagements climatiques et à la nécessité de fournir une énergie fiable et abordable, les trois principaux partis politiques français proposent des visions divergentes. Le Rassemblement National (RN), Renaissance (le parti présidentiel), et le Nouveau Front Populaire (NFP) présentent chacun des stratégies distinctes pour l’avenir énergétique de la France, différant notamment sur les priorités technologiques, la transition énergétique, la souveraineté nationale et les implications économiques.

Nucléaire : Un Pilier Contesté

Le RN voit dans le nucléaire la clé de l’indépendance énergétique de la France. Le parti propose une augmentation significative du nombre de réacteurs nucléaires, visant à produire 80 % de l’électricité d’ici 2050. Ils soutiennent également l’implantation de SMR (Small Modular Reactors), bien que ces technologies soient encore en phase de développement et suscitent des questions sur leur viabilité économique. Ils envisagent la construction de dix nouveaux réacteurs dès 2031 et dix autres à partir de 2036, mais ces objectifs sont jugés irréalistes par les experts en raison des délais et des coûts associés​.
De son côté, Renaissance mise également sur le nucléaire, avec un programme ambitieux incluant la construction de 14 nouveaux réacteurs nucléaires en deux phases, ainsi que le développement de SMR. Le parti propose de prolonger la durée de vie des réacteurs existants pour garantir une production stable et décarbonée. Renaissance combine cette stratégie avec un fort soutien aux énergies renouvelables, offrant ainsi une approche plus équilibrée​.

Énergies Renouvelables : Des Visions Divergentes

Le RN critique fortement les énergies éolienne et solaire pour leur intermittence et leur dépendance à des technologies étrangères, notamment chinoises. Ils prévoient l’arrêt des projets éoliens en cours et le démantèlement des parcs existants, ce qui pourrait ralentir la transition énergétique et augmenter la dépendance aux énergies fossiles pendant la période de transition vers le nucléaire​.
Renaissance, en revanche, met un fort accent sur les énergies renouvelables. Le parti prévoit de doubler la capacité de l’éolien terrestre à 40 GW d’ici 2035 et d’atteindre une capacité de 18 GW pour l’éolien en mer. Ils visent également à augmenter le rythme de déploiement de l’énergie solaire photovoltaïque pour atteindre 75 GW d’ici 2035. Un fonds est dédié à la rénovation énergétique des bâtiments pour rénover 300 000 logements d’ici 2027, ciblant principalement les passoires thermiques​​.
Le NFP soutient fermement les énergies renouvelables, avec l’ambition de faire de la France un leader européen dans les énergies marines et de renforcer les filières de production renouvelables. Ils s’opposent fermement à la privatisation des barrages hydroélectriques français et proposent de maintenir ces infrastructures sous contrôle public​.

Utilisation du Gaz et Hydrogène : Stratégies à Court et Long Terme

Pour combler le retard dans le déploiement des nouvelles capacités nucléaires, le RN propose d’utiliser temporairement les centrales à gaz, bien que cette solution soit critiquée pour son impact sur les émissions de CO2 et la dépendance accrue aux importations de gaz. Il envisage également de soutenir les infrastructures de gazoduc pour sécuriser les approvisionnements.
Renaissance préfère investir dans des solutions plus durables comme l’hydrogène vert. Ils prévoient des investissements massifs dans la production d’hydrogène vert, avec un objectif de 6,5 GW de capacité d’électrolyse d’ici 2030, intégrant le développement des infrastructures nécessaires pour soutenir cette technologie​ . Le NFP, bien qu’ayant une vision cohérente sur la promotion des énergies renouvelables traditionnelles telles que l’éolien et le solaire, peine à clarifier son positionnement sur l’intégration de l’hydrogène dans sa stratégie énergétique. Cette ambiguïté pourrait influencer les implications économiques et sociales de leur programme.

Implications Économiques et Sociales

Le RN promet de rétablir « un prix français de l’électricité » en négociant une baisse de 30 % avec Bruxelles, bien que cette promesse soit jugée irréaliste. Ils proposent également de réduire la TVA sur les énergies fossiles à 5,5 %, ce qui coûterait 168 milliards d’euros aux finances publiques. Le parti prône une politique de souveraineté énergétique pour réduire la dépendance aux importations​.
Renaissance propose de diminuer les factures d’électricité de 10 % à 15 % grâce à la réforme du marché européen de l’électricité. Ils offrent des subventions pour les projets liés à l’énergie renouvelable et à l’hydrogène décarboné, et prévoient de simplifier les démarches administratives pour les PME. Le parti vise à réduire les charges patronales pour favoriser les augmentations de salaires sans augmenter les coûts pour les entreprises​.
Le NFP propose d’abolir les hausses prévues des prix de l’électricité et du gaz, et s’oppose fermement aux augmentations tarifaires. Ils prônent une politique énergétique plus sociale pour protéger les consommateurs, en particulier les ménages modestes et les petites entreprises. Toutefois, les moyens financiers pour soutenir ces propositions ne sont pas toujours clairs, ce qui pourrait limiter leur mise en œuvre.
La diversité des programmes énergétiques proposés par les principaux partis politiques français reflète non seulement des visions contrastées mais également des priorités stratégiques distinctes pour l’avenir énergétique du pays. Alors que le RN mise principalement sur l’expansion du nucléaire pour assurer l’indépendance énergétique et critiquent vivement les énergies renouvelables, Renaissance adopte une approche plus équilibrée en combinant nucléaire et renouvelables tout en soutenant l’hydrogène vert. De son côté, l’Alliance de gauche présente une position divisée sur le nucléaire mais un soutien ferme aux énergies renouvelables, mettant l’accent sur la préservation des ressources hydroélectriques publiques. Sur le plan économique et social, les propositions varient également. Le RN promet des baisses significatives du prix de l’électricité et soutient une politique de souveraineté énergétique, bien que ses propositions soient largement contestées pour leur réalisme financier. Renaissance se concentre sur la réforme du marché de l’électricité, des subventions pour les énergies propres et des mesures visant à soutenir les PME, tandis que le NFP s’oppose aux hausses tarifaires et prône une politique énergétique plus sociale.
En somme, le débat sur la politique énergétique en France est intensément polarisé, avec des lignes de fracture claires entre ceux qui privilégient le nucléaire comme pivot central de la transition énergétique et ceux qui voient dans les énergies renouvelables la voie vers un avenir plus durable. Les résultats des élections législatives récentes soulignent cette division, avec une fragmentation croissante du paysage politique. L’avenir énergétique de la France dépendra non seulement des choix technologiques mais aussi de la capacité des décideurs à concilier sécurité énergétique, durabilité environnementale et justice sociale dans un contexte économique complexe et en mutation rapide.

Trump mobilise 92 milliards USD d’investissements privés pour l’IA et l’électricité aux États-Unis

Près de 92 milliards USD seront investis par de grands groupes américains et internationaux dans de nouveaux centres de données et infrastructures énergétiques, en réponse à l’explosion de la demande d’électricité liée à l’essor de l’intelligence artificielle.

Les fonds climatiques multilatéraux réorientent la finance énergétique vers les marchés émergents

Entre 2015 et 2024, quatre fonds climatiques multilatéraux ont engagé près de huit bn USD dans l’énergie propre, attirant les capitaux privés grâce à des conditions concessionnelles, tandis que l’Afrique et l’Asie absorbent plus de la moitié des volumes.

Les gouvernements étendent leurs stocks pour couvrir 98 % du pétrole mondial

Le Global Energy Policies Hub montre que les réserves stratégiques, les obligations gazières, la cybersécurité et les politiques sur les minerais critiques s’étendent rapidement, faisant grimper la couverture pétrolière à 98 % des importations mondiales.
en_114015072046540

Le programme chinois d’échange réduit les factures de climatisation de 943 mn $

Selon un rapport d’Ember, la campagne gouvernementale chinoise d’échange d’appareils pourrait doubler les gains d’efficacité des climatiseurs résidentiels en 2025 et réduire jusqu’à USD943mn de dépenses d’électricité pour les ménages cette année.

Washington envisage des droits de douane sur le silicium solaire et les drones

Washington examine des taxes sectorielles destinées au silicium polycristallin et aux drones, deux chaînes dominées par la Chine, après avoir activé la section 232 pour mesurer les risques de dépendance industrielle.

Terna prévoit EUR3,5bn d’investissements pour moderniser le réseau électrique en Sicile d’ici 2034

Le plan de développement 2025-2034 présenté par Terna prévoit le renforcement du réseau sicilien, l’installation de nouvelles interconnexions et des projets majeurs pour soutenir l’augmentation des énergies renouvelables dans la région.
en_114014072043540

Terna et NPC Ukrenergo signent un accord stratégique pour l’intégration énergétique européenne

Terna et NPC Ukrenergo ont conclu à Rome un partenariat de trois ans visant à renforcer l’intégration du réseau ukrainien au système paneuropéen, avec un échange approfondi d’expertises technologiques et réglementaires.

GE Vernova modernise le hub électrique transfrontalier clé de TransnetBW en Allemagne

GE Vernova a obtenu un contrat majeur pour moderniser le poste électrique Kühmoos en Allemagne, améliorant la fiabilité du réseau et la capacité d’intégration des flux électriques entre l’Allemagne, la France et la Suisse.

La Grande-Bretagne anticipe une hausse massive de la demande électrique d’ici 2050

La National Energy System Operator prévoit une augmentation de la demande d’électricité à 785 TWh d’ici 2050, soulignant l’importance de moderniser les réseaux et d’intégrer davantage d’énergies propres pour soutenir la transition énergétique britannique.
en_114014072032540

Terna sécurise €1bn de garanties avec SACE et EIB pour le projet Adriatic Link

Terna a conclu un accord de garanties avec SACE et la Banque européenne d’investissement pour financer le projet Adriatic Link, portant sur environ €1bn ($1.08bn) et validé comme opération d’importance majeure selon la réglementation italienne.

L’Inde réforme ses contrats pétroliers pour attirer davantage d’investisseurs internationaux

L’Inde dévoile une série de réformes sur les contrats pétroliers et gaziers, introduisant une clause de stabilité fiscale pour renforcer l'attractivité du secteur auprès des entreprises étrangères et stimuler ses ambitions de croissance dans l’amont énergétique.

L’Union européenne engage EUR2,3bn pour accélérer la reconstruction énergétique ukrainienne

La Commission européenne lance un fonds spécial doté de EUR2,3bn ($2,5bn) pour stimuler la reconstruction de l’Ukraine et attirer les capitaux privés dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures.
en_114013072025540

L’Asie concentre 71 % des nouvelles capacités renouvelables, l’Afrique reste marginalisée

L'Asie a dominé en 2024 les nouvelles capacités mondiales en énergies renouvelables avec 71 % des installations, tandis que l'Afrique affiche une croissance limitée à seulement 7,2 %, révèle le dernier rapport annuel de l'IRENA.

La loi Trump reconfigure les marchés énergétiques américains selon Wood Mackenzie

La loi One Big Beautiful Bill Act du président américain Donald Trump modifie radicalement les règles des investissements énergétiques, imposant des contraintes aux renouvelables tout en privilégiant les hydrocarbures, selon un récent rapport du cabinet Wood Mackenzie.

Le Sénat français adopte la proposition de loi Gremillet pour la transition énergétique

Le 8 juillet 2025, le Sénat a validé la proposition de loi Gremillet, visant à structurer la transition énergétique de la France avec des objectifs clairs pour le nucléaire, les énergies renouvelables et la rénovation énergétique.
en_11409072045540

Les six principales économies d’Amérique latine accélèrent leur transition vers les renouvelables

Brésil, Mexique, Argentine, Colombie, Chili et Pérou augmentent sensiblement leur production d’électricité renouvelable, atteignant près de 70 % du mix électrique régional, selon une récente étude de Wood Mackenzie publiée sur le secteur énergétique latino-américain.

Le Canada finance 13 projets énergétiques autochtones à hauteur de $40mn

Le gouvernement canadien annonce une enveloppe de plus de $40mn destinée à financer 13 projets énergétiques dirigés par des communautés autochtones à travers le pays, visant à accroître l'efficacité énergétique et l'utilisation des énergies renouvelables locales.

L’Allemagne étend à 2200 entreprises les aides sur les prix d’électricité

Le ministère allemand de l'Économie prévoit d'élargir significativement les aides destinées à réduire les coûts de l'électricité pour l'industrie, portant à 2200 le nombre d'entreprises bénéficiaires contre 350 actuellement, avec un coût estimé à €4bn ($4,7bn).
en_11407092052540

La République tchèque frappée par une panne électrique massive perturbant l’économie

Une coupure majeure d’électricité a paralysé une grande partie de la République tchèque, interrompant transports et réseaux essentiels, soulevant des inquiétudes économiques immédiates et rappelant la vulnérabilité des infrastructures énergétiques face aux incidents techniques imprévus.

La France anticipe un ralentissement net des réductions d’émissions dès 2025

Les émissions françaises de gaz à effet de serre progresseraient de 0,2 % au premier trimestre 2025, annonçant un ralentissement global des réductions prévues pour l’année entière, selon le Citepa, organisme indépendant chargé du suivi national.

Poursuivez votre lecture en choisissant l’une des options

Compte gratuit

Accès membres