Rennes Métropole a signé un contrat de concession de treize ans avec ENGIE Solutions pour développer et exploiter un réseau de chaleur urbain dans le sud de la métropole, exclusivement alimenté par des sources renouvelables et de récupération. Ce projet prévoit l’extension du réseau existant à 78 kilomètres, dont 32 kilomètres seront nouvellement construits. L’investissement total atteint 156 millions EUR ($167mn), pour une capacité équivalente à 47 000 logements raccordés.
Une société dédiée au pilotage
La structure du projet repose sur une société d’économie mixte à opération unique (SEMOP), avec une gouvernance partagée entre ENGIE Solutions (46 %), Rennes Métropole (34 %) et la Banque des Territoires (15 %). Pour la première fois en France, 5 % du capital seront ouverts à la participation citoyenne via la structure « Chaleur Renouvelable Citoyenne Rennes Sud », regroupant habitants et abonnés. Deux réunions publiques ont déjà eu lieu, et des ateliers participatifs seront organisés.
Travaux d’extension sur cinq ans
Les travaux débuteront à Rennes et à Saint-Jacques-de-la-Lande avec la pose de trois kilomètres de nouveaux réseaux et la modernisation de deux kilomètres dans le quartier Bréquigny. Les phases suivantes étendront le réseau vers les quartiers Sud Gare, Francisco-Ferrer, Landry, Gaité Sud et l’éco-pôle Sud-Est jusqu’à Chantepie. Le réseau actuel sera également densifié et fiabilisé dans les zones du Blosne, Poterie et Bréquigny.
Chaufferies bois et hydrostockage
Deux nouvelles chaufferies biomasse seront construites d’ici 2028 : l’une de 23 mégawatts au Blosne, accompagnée d’un réservoir d’hydrostockage de 3 000 m³, et une seconde de 21 mégawatts à Saint-Jacques-de-la-Lande. Elles complèteront les moyens existants pour répondre aux pics de consommation et garantir une production indépendante des marchés fossiles.
Modernisation numérique et accompagnement
Le réseau intègrera 547 sous-stations communicantes, pilotées via des outils numériques pour optimiser la performance énergétique. ENGIE Solutions proposera également des diagnostics énergétiques et un fonds de solidarité de 500 000 EUR ($536 000) sur cinq ans pour soutenir les travaux d’adaptation dans les bâtiments raccordés.
Effet local et économie circulaire
L’approvisionnement en bois sera local, incluant bois bocager, fin de vie ou plaquettes forestières. Des partenariats agricoles seront mis en place pour structurer cette filière. Le projet prévoit aussi la réutilisation de 15 tonnes de matériaux issus des travaux, en lien avec l’association Bâti Récup, et des incitations au recyclage des équipements techniques chez les nouveaux abonnés.
Frank Lacroix, directeur général adjoint d’ENGIE en charge des infrastructures locales, a indiqué que « ce projet représente une avancée significative pour la décarbonation de la Métropole de Rennes ». Selon les projections, 670 000 tonnes de CO₂ seront évitées sur la durée du contrat.