Naarea, développeur d’un micro-réacteur à neutrons rapides utilisant des sels fondus, s’associe avec le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et l’Université Paris-Saclay. L’objectif est de créer l’Innovation Molten Salt Lab, un laboratoire de recherche dédié à la chimie des sels fondus. Ce laboratoire ambitionne de devenir un leader européen en matière de recherche et développement pour les réacteurs nucléaires à sels fondus et pour des applications non-nucléaires. L’Innovation Molten Salt Lab combinera l’expertise de 20 ans en chimie des sels fondus du Laboratoire de Physique des 2 Infinis Irène Joliot-Curie (ICJLab) avec les connaissances technologiques de Naarea en matériaux, neutronique, analyse de sécurité, et données sur les matériaux et les combustibles. Cette collaboration vise à encourager le travail collaboratif et à capitaliser sur les innovations développées chez Naarea, au bénéfice du secteur européen des réacteurs à sels fondus.
Objectifs et Perspectives du Projet
Le plan de développement du nouveau laboratoire inclut la recherche sur les réacteurs à sels fondus et les applications industrielles non-nucléaires comme la métallurgie et l’énergie solaire concentrée. Selon Jean-Luc Alexandre, PDG de Naarea, ce partenariat marque une étape significative pour l’entreprise, renforçant son projet XAMR et démontrant la capacité de la France à diriger dans le domaine de la recherche sur les sels fondus au niveau européen. Jean-Luc Moullet, Directeur Général Adjoint à l’Innovation du CNRS, a qualifié ce laboratoire de « projet ambitieux », symbolisant la contribution de la recherche française à la revitalisation du secteur nucléaire. Pour Camille Galap, Présidente de l’Université Paris-Saclay, cette collaboration est essentielle pour répondre aux défis critiques de la décarbonation de l’énergie, en particulier pour l’industrie.
Naarea et le Projet XAMR
Fondée en 2020, Naarea a remporté le plan d’investissement France 2030 pour les réacteurs nucléaires innovants. Elle développe le XAMR, un réacteur modulaire avancé à neutrons rapides utilisant des sels fondus. Ce micro-réacteur peut produire 40 MWe d’électricité et 80 MWt de chaleur, brûlant du plutonium et réutilisant les déchets nucléaires à vie longue pour aider à fermer le cycle du combustible. Le XAMR, de la taille d’un bus, est conçu pour être déployé à proximité des régions pour répondre aux besoins énergétiques locaux, sans nécessiter de connexion au réseau. Naarea vise à mettre le XAMR sur le marché d’ici 2030