Lundi dernier, les employés de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) ont organisé une manifestation pour protester contre la fusion de leur organisme avec l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire), prévue dans le cadre du projet de loi sur l’accélération du nucléaire.
Une mobilisation importante
Près de 800 agents de l’IRSN ont répondu présents à l’appel à la manifestation, venant de différentes régions de la France. Ils ont défilé entre l’Assemblée nationale et l’esplanade des Invalides, scandant des slogans pour défendre l’avenir de leur établissement. La réforme du gouvernement, qui vise à « fluidifier » le processus de décision, a suscité des inquiétudes parmi le personnel de l’IRSN, ainsi que chez des spécialistes du sujet et des élus.
Jacques Repussard, ancien directeur de l’IRSN, a affirmé aux manifestants que la réforme échouera car elle a été faite sans préparation ni concertation avec les personnels concernés. Elle risque également de faire perdre de l’indépendance à la future ASN fusionnée. Il a prévenu que si elle est menée à bien, il est probable qu’un jour il y aura une nouvelle réforme suite à un pépin, dont il faut espérer qu’il ne sera pas trop grave.
Des craintes pour la sécurité
Parmi les manifestants, certains craignent pour la sécurité, notamment Stéphane Evo, responsable du Service d’évaluation de la sécurité vis-à-vis des actes de malveillance. Le sort de son service, dont l’objet – la « sécurité » (les menaces extérieures) – n’est pas du ressort de l’ASN, mais qui recourt aux compétences des experts de la sûreté, est incertain. Il a exprimé ses inquiétudes quant à la possibilité de ne plus pouvoir remplir leur mission.
Des pancartes pour revendiquer leur cause
Les manifestants ont brandi des pancartes pour revendiquer leur cause, affirmant que l’IRSN est un bien commun pour tous les Français et que la relance du nucléaire au mépris de la sécurité est une erreur. Les représentants du personnel d’autres organismes du nucléaire (Andra, CEA, EDF..) sont également venus soutenir les salariés de l’IRSN.
Des discussions en vue
L’intersyndicale de l’IRSN devait être reçue lundi soir par un membre du cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne pour discuter des inquiétudes du personnel. Pour les manifestants, la mobilisation va continuer jusqu’à ce que leur voix soit entendue et que leur établissement soit préservé.