Les actions d’EDF ont brutalement chuté de 25%. En un mois seulement, la société a donc perdu plus de 40% de sa valeur boursière. Une baisse faisant suite aux annonces des autorités françaises dues à la hausse des prix de l’électricité.
La France détient 83% d’EDF
La France oblige alors EDF à vendre de l’énergie moins chère sur le marché. Cette décision coûterait ainsi €8,4 milliards à l’entreprise publique détenue à plus de 83% par l’État français. Celle-ci abandonne en conséquence ses prévisions de bénéfices pour l’année 2022.
En promettant de plafonner la hausse des prix à 4%, la France laisse EDF souffrir plutôt que les ménages. Et ce, à trois mois des élections présidentielles. Le tout, dans un contexte de pression publique croissante sur l’augmentation du coût de la vie.
Des promesses politiques
La décision de la France intervient après des semaines de délibérations. Une mesure prise dans l’intention de bloquer l’augmentation des factures d’électricité.
Paris se méfie notamment des conséquences de la crise énergétique sur la société. Les autorités françaises cherchent alors à se dédouaner de toutes responsabilités. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a notamment déclaré que les prix de l’électricité auraient bondi de plus de 35% sans le plafonnement des prix.
Prix de vente inférieur au coût de production
En contrepartie, la France autorisera une faible augmentation du prix auquel EDF devra vendre son électricité. Ce prix restera malgré tout inférieur au coût de production. Et inférieur à la moitié des prix du marché. EDF pourrait donc avoir besoin de lever des capitaux pour compenser la perte de ses revenus.
D’autant que le groupe a abaissé ses prévisions de production nucléaire. Suite à des problèmes techniques, EDf prolonge l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires.
C’est pourquoi, la vente d’énergie nucléaire à des concurrents, ainsi que la panne, pourrait réduire le bénéfice d’exploitation de l’entreprise. Une réduction allant jusqu’à €13 milliards. Soit une perte considérable pour la France.
EDF dans la tourmente
Cette décision intervient à un moment où EDF est d’ores et déjà sous pression financière. Notamment suite à une série de revers dans la stratégie nucléaire de la France.
À titre d’exemple, l’entreprise a annoncé cette semaine que le chargement du combustible de son réacteur EPR, à Flamanville, serait repoussé de six mois. Un projet déjà en retard de plusieurs années et dépassant le budget de plusieurs milliards. La société est également confrontée à des problèmes techniques liés à la corrosion des soudures des tubes affectant quatre de ses réacteurs.
Comme EDF l’illustre, la flambée des prix de l’énergie en France est essentiellement ressentie par les utilisateurs industriels. Dont certains ont déclaré qu’ils ralentiraient la production. L’effet de domino sera donc potentiellement fort.