La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a défendu mardi la mise en place d’un « plan Marshall des compétences » qui doit créer « 10.000 nouveaux emplois par an », lors d’une visite à Méréville (Essonne) à la rencontre des forgerons qui contribuent à construire des réacteurs nucléaires.
Dans un immense hangar de l’Union des Forgerons – société centenaire qui fabrique des pièces sur mesure – des blocs de métal, de cuivre ou d’acier sont chauffés à 1.000 degrés. Des pinces géantes les attrapent et les forgent sous une presse avec une dextérité et une précision de doigts humains. « Le forgeron fabrique son propre outillage et travaille en couple avec celui qu’on appelle le +frappeur+. Etre forgeron, c’est un véritable travail d’équipe et de minutie », souligne à l’AFP Jérémy Sibillotte, qui a effectué ses études dans le forgeage et chargé d’affaires au sein de l’Union des Forgerons.
Dans cette usine de Méréville, à une heure de route de Paris, des pièces sont conçues sur mesure pour des entreprises qui travaillent dans l’aérospatial, la défense, l’aéronautique ou… le nucléaire. Un secteur industriel que le gouvernement souhaite relancer: « On a besoin de recruter et de former massivement », soit « créer 10.000 nouveaux emplois par an » pour atteindre « 100.000 nouveaux emplois en 2030 », a déclaré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, en déplacement sur le site.
Forgerons, chaudronniers, techniciens… sont des métiers indispensables pour fabriquer des réacteurs nucléaires mais « trop souvent méconnus » a ajouté la ministre. « On connaît les difficultés de travail mais en termes de rémunération, les salaires sont plus élevés que dans d’autres secteurs » a continué Agnès Pannier-Runacher qui a souligné la « noblesse du métier (de forgeron) ».
Selon le gouvernement, il faut « faire savoir que le nucléaire est un outil comme un autre pour permettre la décarbonation de l’énergie ».
L’objectif qu’il s’est fixé: décarboner complètement l’énergie d’ici 2050 « grâce au renouvelable et au nucléaire ». Pour y arriver, un rapport effectué par une commission d’enquête appelle à une relance du nucléaire qui doit passer selon le rapport, entre autres, par la compétence: « Nous avons oublié d’être fiers des forgerons, des soudeurs, … Il nous appartient de mettre la lumière sur la force de ces métiers pour attirer des jeunes hommes et femmes », a déclaré le rapporteur de la majorité Antoine Armand. Il a remis ce rapport, au parti pris pro-nucléaire assumé, à la ministre au terme de la visite de l’usine.