Le Premier ministre Sébastien Lecornu a nié tout projet de moratoire sur les projets solaires et éoliens en France, en réponse à des informations de presse selon lesquelles un décret en préparation aurait pu suspendre leur développement. Il a qualifié ces affirmations de « fausses et mensongères », précisant qu’aucune remise en cause des objectifs de décarbonation n’était envisagée dans la stratégie énergétique du pays.
Le chef du gouvernement a toutefois insisté sur une gestion plus rigoureuse des fonds publics alloués au soutien des énergies renouvelables, déclarant qu’ »aucune rente ne sera tolérée ». Cette précision intervient alors que les discussions autour de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), principal outil de planification énergétique nationale, entrent dans leur phase finale.
Une inquiétude marquée dans les filières renouvelables
L’information initiale évoquant un possible gel du solaire et de l’éolien terrestre avait provoqué de vives réactions dans le secteur. Plusieurs fédérations professionnelles et organisations agricoles, dont la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), ont exprimé leurs préoccupations, rappelant le rôle croissant des projets renouvelables dans la diversification des revenus agricoles.
La PPE, qui fixe les grandes orientations de la politique énergétique française sur les dix prochaines années, conditionne l’évolution des investissements, la planification des appels d’offres et l’octroi de subventions publiques. Toute incertitude sur son contenu est susceptible d’avoir un impact direct sur les décisions industrielles et financières des opérateurs du secteur.
Un équilibre entre ambition énergétique et contraintes budgétaires
Selon plusieurs sources proches du dossier, l’idée d’un moratoire aurait été évoquée dans le cadre d’arbitrages budgétaires et politiques visant à neutraliser les critiques formulées par certains partis d’opposition. Bien que cette option ait été formellement écartée, elle témoigne des tensions entourant la répartition des soutiens publics et l’orientation des priorités énergétiques.
La France dispose actuellement d’un parc éolien terrestre d’une capacité de plus de 22 gigawatts et d’environ 18 gigawatts pour le solaire. Ces volumes représentent une part importante des engagements climatiques nationaux, mais leur développement reste dépendant de la stabilité des cadres réglementaires et financiers.
Publication attendue de la feuille de route d’ici fin 2025
Sébastien Lecornu a réaffirmé l’engagement du gouvernement à maintenir le cap sur les énergies renouvelables, tout en soulignant la nécessité d’un pilotage plus strict des dispositifs de soutien. Le gouvernement cherche à contenir les dépenses publiques tout en assurant la cohérence de la trajectoire énergétique avec les objectifs de souveraineté.
La version finale de la PPE devrait être publiée d’ici la fin de l’année. Elle précisera les volumes cibles, les modalités de financement et les orientations technologiques retenues pour la période à venir. Sa validation sera décisive pour le calendrier des projets énergétiques, les perspectives d’investissement et les mécanismes de régulation associés.