Le PDG de l’Agence de la transition écologique (Ademe), Sylvain Waserman, a pris la parole devant la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale pour répondre aux critiques croissantes concernant le coût et l’efficacité de l’agence. Face à des attaques particulièrement virulentes de personnalités politiques de droite, dont la présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, et le président du Sénat, Gérard Larcher, Waserman a souligné l’importance des missions de l’Ademe et la pertinence de ses investissements.
Le budget de l’Ademe et son rôle dans la souveraineté énergétique
L’Ademe gère un budget de 3,4 milliards d’euros, un montant qui a suscité des interrogations. Selon le PDG, 92% de ce budget est alloué au cofinancement de projets pour les entreprises et les collectivités locales, visant à répondre à des enjeux climatiques tout en contribuant à la souveraineté énergétique de la France. « Ces projets ont non seulement un impact environnemental, mais aussi un intérêt financier majeur, en réduisant la dépendance aux énergies fossiles, notamment en matière de gaz naturel », a-t-il précisé.
Le Fonds chaleur et les économies générées
Une partie importante des fonds est dirigée vers le Fonds chaleur, destiné à financer des projets utilisant des sources d’énergie renouvelables pour produire de la chaleur ou du froid. Depuis plus de dix ans, ce fonds a permis d’investir plus de 4,3 milliards d’euros d’argent public, contribuant ainsi à réduire le déficit commercial lié aux importations de gaz naturel. Le PDG a estimé que pour chaque euro investi, entre 1 et 4 milliards d’euros d’importations de gaz naturel étaient économisés chaque année.
Critiques et réponse du PDG
Cependant, l’agence fait face à des critiques concernant la gestion de ces fonds. Les opposants, comme Jean-Pierre Taite, député LR, s’inquiètent de l’efficacité et de la cohérence des actions menées par l’Ademe. En réponse, Waserman a souligné que l’agence fonctionne avec une grande sobriété. Il a notamment rappelé qu’il n’utilisait pas de voiture de fonction et que l’Ademe avait atteint un « gain de productivité de 155% » en quatre ans, passant de 800 millions d’euros en 2020 à 3,4 milliards en 2024 avec une équipe de 1 300 personnes.
Un budget « utile » et une forte demande pour le Fonds chaleur
Pour le PDG, ces résultats démontrent l’efficacité de l’Ademe dans la gestion des fonds publics et la réalisation de ses objectifs. Il a également évoqué la forte demande des entreprises et collectivités pour le Fonds chaleur, qui dépasse de deux fois le budget alloué, ce qui prouve, selon lui, que l’argent investi est « utile » et « bien utilisé ». Ces arguments ont été avancés pour justifier la nécessité de maintenir les financements et de continuer à investir dans la transition énergétique, malgré les critiques sur les coûts.