La menace pesant sur le financement des projets de chaleur renouvelable a finalement été écartée. Le ministère de la Transition écologique a confirmé que le Fonds Chaleur, géré par l’Agence de la Transition écologique (Ademe), bénéficierait d’un budget de 800 millions d’euros pour l’année 2025, contre une prévision initiale de seulement 540 millions d’euros.
Créé en 2009, ce fonds joue un rôle clé dans la transition énergétique française. Il soutient des projets variés tels que les réseaux urbains de chaleur, la biomasse, la géothermie et le solaire thermique. Une réduction significative de son budget aurait, selon les acteurs du secteur, mis en péril de nombreux projets et marqué une année blanche pour l’installation de nouvelles infrastructures.
Une Révision Budgétaire Essentielle
Initialement, le projet de loi de finances pour 2025 prévoyait une diminution des crédits de l’Ademe de 1,37 milliard à 0,9 milliard d’euros. Cette baisse se répercutait mécaniquement sur le Fonds Chaleur, faisant passer son allocation de 820 millions d’euros en 2024 à 540 millions d’euros. Cette situation avait suscité de vives inquiétudes chez les professionnels et les collectivités locales.
Face aux critiques, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, avait exprimé ses réserves, mettant en garde contre l’impact d’une telle réduction. « Pour 37 euros d’investissement de l’État, c’est une tonne de CO2 rejetée en moins », a-t-elle souligné. Elle a plaidé en faveur d’une révision, citant également l’importance stratégique du fonds pour réduire la dépendance énergétique de la France.
Un Signal Positif pour les Acteurs Locaux
Grâce à un arbitrage favorable du Premier ministre, le budget du Fonds Chaleur sera finalement reconduit presque à son niveau exceptionnel de 2024. Ce maintien à 800 millions d’euros permettra de conserver la dynamique amorcée, favorisant ainsi la poursuite et l’émergence de projets dans les territoires.
Pour la Fédération professionnelle des entreprises de services pour l’énergie et l’environnement (Fedene), cet effort budgétaire est indispensable pour absorber le milliard d’euros de projets identifiés pour 2025. En outre, les 500 millions d’euros non attribués en 2024 viendront renforcer les initiatives prévues.
Un Instrument de Transition Énergétique et de Souveraineté
Le Fonds Chaleur n’est pas seulement un levier environnemental ; il représente également un outil économique et stratégique. Il contribue à stabiliser les coûts énergétiques tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles importées, un enjeu crucial dans le contexte géopolitique actuel.
En garantissant ce financement, le gouvernement envoie un signal fort en faveur de la transition énergétique, tout en assurant la viabilité des projets locaux pour une énergie durable et accessible.