L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) se retrouve sous les projecteurs suite à des critiques de plusieurs personnalités politiques des Républicains (LR). Au cœur des débats : son budget, sa gestion et son efficacité dans la mise en œuvre de projets de transition écologique.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a récemment déclaré vouloir supprimer l’Ademe et transférer ses ressources directement aux régions. Selon elle, une telle mesure permettrait de réduire les coûts fixes et de rationaliser les dépenses publiques.
Gérard Larcher, président du Sénat, partage cette préoccupation, questionnant l’efficacité de l’agence dans l’utilisation des 3,5 milliards d’euros qu’elle a gérés en 2024 pour le compte de l’État. « La question de l’efficience des dépenses publiques se pose légitimement », a-t-il affirmé.
Les ressources de l’Ademe en chiffres
Dans un communiqué, l’Ademe a souligné que 92 % de ces fonds ont été investis directement dans des projets concrets, en particulier via le programme France 2030, le fonds vert et le fonds chaleur. Ces initiatives visent à accélérer la transition énergétique tout en accompagnant les collectivités et entreprises dans leurs démarches.
Avec plus de 1 000 salariés répartis sur tout le territoire, l’agence dispose également d’une expertise technique largement mise à contribution par les collectivités locales. Près de 700 employés sont spécifiquement dédiés à des missions d’accompagnement auprès des mairies et autres entités locales.
Une défense politique et stratégique
Face aux attaques, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a pris la défense de l’agence. Sur le réseau social X, elle a dénoncé des critiques qu’elle a qualifiées de « populistes » et de « démagogiques ». La ministre a également rappelé que les dépenses de fonctionnement hors personnel de l’Ademe ne représentent que 25 millions d’euros, soit une part marginale de son budget global.
Une agence enracinée dans l’histoire
Créée à la suite du choc pétrolier de 1973 sous la forme de l’Agence pour les économies d’énergie, l’Ademe a évolué pour devenir un acteur central des politiques environnementales françaises. Sa structure actuelle résulte de la fusion de plusieurs agences dans les années 1990.
Bien que son rôle dans la transition écologique soit reconnu, les débats sur l’avenir de l’Ademe mettent en lumière des tensions entre l’État et les régions sur la gestion des fonds publics et des responsabilités dans le domaine environnemental.