Le gouvernement français a réaffirmé sa volonté d’accélérer la transition énergétique en rendant obligatoires les ombrières photovoltaïques sur les parkings extérieurs. Cette mesure, inscrite dans la loi sur les énergies renouvelables de 2023, impose l’installation de structures équipées de panneaux solaires couvrant au moins la moitié de la surface des parkings de grande taille. Les échéances varient selon la superficie : juillet 2026 pour les parkings de plus de 10 000 m² et juillet 2028 pour ceux dépassant 1 500 m².
Une mesure ciblant principalement la grande distribution
Avec ses 70 millions de m² de parkings répartis sur 21 000 magasins et centres commerciaux, la grande distribution est au premier rang des secteurs impactés. Les entreprises concernées avaient demandé un report d’au moins deux ans, invoquant des difficultés logistiques et financières. Cependant, ce délai n’a pas été accordé.
En revanche, le décret précise que certaines zones comme les espaces verts, les aires de stockage ou logistiques ne seront pas incluses dans le calcul des surfaces obligatoires. Une précision jugée insuffisante par les distributeurs, qui estiment que d’autres aspects, comme les allées de circulation, alourdissent le dispositif.
Des tensions autour des coûts et des délais
La Fédération technique de la distribution (Perifem) a critiqué les conditions d’application de ce décret, qu’elle juge excessives. Selon Franck Charton, délégué général de Perifem, « ces décisions vont figer le foncier pour des décennies ». Il déplore également l’absence d’adaptation des délais, compte tenu des 18 mois nécessaires à la publication du décret et de la création d’une filière française de panneaux photovoltaïques.
Le décret prévoit néanmoins certaines exemptions. Les parkings dont la moitié de la surface est déjà ombragée par des arbres, à raison d’un arbre pour trois places, ou ceux dont les coûts d’installation sont jugés prohibitifs, pourront échapper à cette obligation. Ces dérogations ne semblent toutefois pas suffire à calmer les protestations des acteurs du secteur.
Des sanctions dissuasives
Les gestionnaires ne respectant pas les nouvelles obligations s’exposent à des sanctions financières pouvant atteindre 40 000 euros par an jusqu’à mise en conformité. Une pénalité que certains jugent disproportionnée, au regard des difficultés à adapter rapidement les infrastructures.
Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, s’est exprimé sur le sujet via la plateforme X, appelant à des mesures de simplification. Selon lui, « il en va de notre compétitivité et de la force de l’économie française ». Cette position reflète un sentiment de frustration face à des réglementations jugées peu conciliables avec les réalités économiques des entreprises.