Avec la fin programmée du bouclier tarifaire sur l’électricité le 1er février, les ménages soumis au tarif réglementé de vente (TRV) verront leur facture diminuer de 14 %. Cette baisse significative est rendue possible par la décision d’abandonner la hausse de la taxe sur l’électricité initialement prévue dans le projet de loi de finances pour 2025.
Selon l’arrêté publié récemment, la taxe sur l’électricité (accise) reviendra à son niveau d’avant-crise, ajusté à l’inflation, soit 33,70 euros par mégawattheure pour les particuliers, contre 22 euros actuellement. Si la hausse de taxe voulue par le gouvernement avait été adoptée, elle aurait limité la baisse des factures à 9 %. La mesure avait suscité de vifs débats au Parlement, opposant divers partis politiques comme le Rassemblement National (RN) et La France Insoumise (LFI).
Les conséquences économiques pour les ménages et entreprises
Pour les petites et moyennes entreprises (PME) également abonnées au TRV, l’accise augmentera à 26,23 euros par mégawattheure. Cette mesure permettra de contenir l’impact financier et de leur faire bénéficier, comme les ménages, de la chute des prix de l’électricité sur les marchés internationaux. Cette baisse résulte principalement de la stabilisation des cours de l’énergie après les fortes tensions enregistrées en 2022 et 2023.
En revanche, certains effets négatifs sont attendus. L’absence d’un budget pour 2025 pourrait provoquer une augmentation d’impôts pour des millions de foyers, en raison du gel de l’indexation du barème sur l’inflation. Par ailleurs, plusieurs mesures sociales et sectorielles demeurent suspendues. Les aides pour les agriculteurs, les secteurs du textile ou encore des régions ultramarines restent dans l’incertitude, tout comme la baisse annoncée de la TVA à la Martinique et à la Guadeloupe.
Une loi spéciale en vigueur temporairement
En attendant un éventuel vote d’un nouveau budget, une « loi spéciale » sera appliquée dès janvier. Elle autorise le gouvernement à gérer les finances publiques sur la base du budget 2024. Cette situation entraîne des limitations importantes, telles que le report de certains engagements budgétaires, mais elle offre des avantages temporaires comme le maintien de la désindexation des retraites ou l’absence de déremboursement de certains médicaments.
Pour les salariés, un autre inconvénient majeur pourrait se manifester dès janvier : la fin de l’usage des tickets-restaurant pour les achats alimentaires. Cette mesure risque d’impacter directement le pouvoir d’achat de nombreux foyers.
En conclusion, les mois à venir seront déterminants pour évaluer l’impact global de ces ajustements sur l’économie des ménages et des entreprises. François Bayrou, président du MoDem, souhaite que le budget soit adopté d’ici février, mais une nouvelle censure pourrait prolonger l’incertitude.