La start-up nucléaire française Jimmy envisage d’implanter son premier SMR sur le site Cristanol de Bazancourt, exploité par Cristal Union. Ce site, classifié Seveso seuil haut, traite des substances dangereuses pour produire de l’alcool et du bioéthanol. Le projet, encore soumis à l’approbation des autorités, pourrait transformer significativement l’approvisionnement énergétique de l’industrie locale.
Réticences et inquiétudes soulevées
Durant une réunion du 28 mars du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), ce projet a été présenté aux membres, sans initialement nommer l’industriel concerné. Après enquête, la start-up Jimmy a confirmé le nom du client industriel intéressé tout en précisant que le projet restait conditionné à « une longue démarche d’instruction par les autorités ».
Déclarations officielles et processus d’approbation
« Jimmy a lancé une étude de faisabilité pour une installation de ce type sur le site de Bazancourt / Cristanol. Ce projet est nécessairement soumis à la validation, par les autorités compétentes, de l’ensemble des garanties de sûreté et de sécurité », a déclaré la société à l’AFP. Des questions ont été soulevées concernant la sécurité de ces petits réacteurs, avec des réactions mitigées lors de leur présentation.
Réactions du comité et planification future
Christine Noiville, présidente du HCTISN, a indiqué que « Si le HCTISN organise des sessions d’informations sur ce sujet, c’est justement pour qu’il soit abordé dans toutes dimensions et en toute transparence ». Jimmy prévoit de « déposer une demande d’autorisation de création (DAC) d’ici la fin du mois », auprès du ministère de la Transition écologique, qui devra ensuite saisir l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour instruction.
Envisagé pour le 22 avril, le dépôt du dossier ferait de « Jimmy » le premier projet de SMR à démarrer une phase règlementaire en France. Le « micro-réacteur » de 20 mégawatts thermiques refroidi à l’hélium de Jimmy vise à fournir dès 2026 une chaleur « décarbonée » aux industriels, actuellement grands consommateurs d’énergies fossiles.