Engie souhaite le développement de chaudières hybrides – électricité et gaz – et une baisse de TVA sur la consommation de biogaz. En réponse à la concertation lancée début juin par le gouvernement pour trouver des solutions de réduction des émissions de CO2 du bâtiment.
Vers un avenir hybride : Engie encourage l’utilisation combinée de gaz et d’électricité
Engie, premier fournisseur de gaz naturel en France, « promeut des solutions hybrides » qui « allient gaz et électricité » en remplacement des chaudières à gaz en fin de vie, a déclaré à la presse la directrice générale adjointe des activités infrastructures du groupe gazier Cécile Prévieu.
Une réponse à la « guerre des chaudières » qui oppose les énergéticiens. Des fabricants de chaudières et des associations de consommateurs au gouvernement, la concertation devant s’achever vendredi. Depuis 2022, la réglementation sur la construction neuve (RE2020) interdit l’installation de chaudières au gaz dans les logements neufs. Pour le parc existant, l’objectif et de remplacer dès 2026 toutes les chaudières à gaz en France par des pompes à chaleur électriques (soit près de 12 millions). Cet objectif a été jugé intenable par les artisans du bâtiment. Ainsi que trop coûteux par l’association de consommateurs UFC Que Choisir.
La solution couplant une chaudière gaz à haute performance avec une pompe à chaleur électrique à régulation intelligente, encouragée dans des pays gaziers voisins comme l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas, selon Engie. Cela permettrait de réduire de 40% la consommation d’énergie et de 70% les émissions de CO2 du secteur, affirme l’énergéticien.
« L’eau chaude sanitaire viendrait de la pompe à chaleur ainsi qu’une partie du chauffage lors des saisons intermédiaires et on basculerait vers le gaz pour les appels de pointe l’hiver, ce qui permettrait de ne pas surcontraindre le système électrique français l’hiver, tout en évitant les importations d’électricité carbonée », a fait valoir Mme Prévieu.
Engie parie notamment sur un « fort développement des biométhanes » en France. A 2% aujourd’hui, le volume de gaz vert consommé en France pourrait être porté à 20% en 2030. Selon elle, via quatre filières différentes: méthanisation, pyrogazéification, e-méthane et gazéification hydrothermale. Pour faire baisser les coûts pour le consommateur final, Engie demande des efforts financiers à l’État. D’abord « étendre la prime coup de pouce chauffage » aux installations des chaudières hybrides. Puis maintenir un taux de TVA réduit pour l’installation de chaudières de très haute performance dans les logements non compatibles. Et proposer un taux de TVA réduit sur la fourniture de biométhane dès lors qu’il représente plus de 50% du gaz utilisé.