EDF vise une disponibilité de 42 réacteurs le 1er décembre et 46 au 1er janvier sur les 56 que compte le parc nucléaire français, a annoncé mardi le groupe électricien quelques jours après avoir annoncé des retards dans le redémarrage d’unités à l’arrêt.
Ces perspectives ont encore été revues à la baisse, par rapport au dernier décompte réalisé par l’AFP le 27 octobre: le calendrier prévoyait alors 45 réacteurs disponibles au 1er décembre et 50 réacteurs au 1er janvier.
“Avec 42 tranches disponibles en décembre et 46 en janvier, nos marges se sont réduites”, a reconnu mardi Régis Clément, directeur adjoint Division Production Nucléaire à EDF lors d’un point presse, au moment où l’Etat et le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE pressent plus que jamais le groupe d’augmenter sa capacité de production électrique pour l’hiver.
Interrogé par l’AFP, RTE a jugé ces perspectives “conformes” à son “scénario prudent” qui prévoit une capacité disponible nucléaire de 45 GW en janvier 2023, soit l’équivalent de 45 réacteurs.
A EDF, confronté à l’indisponibilité de la moitié de son parc nucléaire, un marathon est à l’oeuvre pour redémarrer un maximum de réacteurs et éviter les pénuries d’électricité cet hiver.
Mardi, seuls 30 réacteurs sur les 56 que compte le parc nucléaire français étaient connectés au réseau.
Mais d’ici la fin de l’année, ce sont 15 unités de production (réacteurs), à l’arrêt pour des maintenances courantes ou des problèmes de “corrosion sous contrainte” suspectées ou avérées sur des portions de tuyauteries, qui doivent être reconnectées, a annoncé M. Clément lors d’un point presse consacré à ce phénomène de corrosion.
Ces chantiers liés à la corrosion sous contrainte mobilisent actuellement plus de 500 personnes, avec le renfort d’une centaine de soudeurs spécialisés venus des Etats-Unis et du Canada.
EDF avait été contraint jeudi de revoir à la baisse son estimation de production nucléaire, en raison d’un arrêt plus long que prévu de quatre réacteurs pour ce phénomène de corrosion et d’un mouvement social.
Elle devrait se situer entre 275 et 285 TWh en 2022, alors qu’EDF visait précédemment une fourchette de 280 à 300 TWh.
Cette nouvelle estimation de production, historiquement basse, tient compte d’une perte de production nucléaire de 4 TWh en raison de la grève qui a touché en septembre et octobre le parc nucléaire, a précisé M. Clément, sans en révéler le coût financier.