EDF a annoncé vendredi la remise en service dans la nuit de trois réacteurs nucléaires supplémentaires, permettant au réseau électrique français de tourner avec 40 réacteurs connectés sur 56, à la veille d’une baisse annoncée des températures.
« 40 réacteurs sont connectés au réseau ce matin », a indiqué à l’AFP la direction d’EDF qui compte comme clients environ 70% des ménages français et 55 à 60% des entreprises.
Les données d’EDF montrent que les réacteurs Bugey 3 près de Grenoble et Dampierre 3 dans le Loiret ont redémarré, sachant que Cattenom 4 en Lorraine a aussi repris la production d’électricité. Selon EDF, les 40 réacteurs branchés portent à 39 gigawatts (GW) la puissance disponible pour une puissance maximum installée de plus de 61 GW.
La France est cette année, pour la première fois depuis 42 ans, importatrice nette d’électricité car le niveau de production d’électricité nucléaire est au plus bas, en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion qui ont nécessité de longues réparations.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire est en déplacement vendredi avec le nouveau PDG d’EDF, Luc Rémont, à la centrale de Penly en Normandie dont les réacteurs sont à l’arrêt et doivent redémarrer début 2023.
Même si elles ne sont pas une fatalité, des coupures tournantes programmées de deux heures maximum pourraient survenir durant l’hiver si les appels à réduire la consommation d’électricité ne sont pas suffisamment respectés. Un système de signaux EcoWatt a été mis en place pour prévenir les consommateurs à l’avance, comptant trois niveaux: vert si tout va bien, orange quand le système est tendu et rouge quand le niveau d’alerte est maximal et qu’il faut redoubler d’efforts pour économiser l’énergie, par exemple ne pas brancher son four, couper son chauffage, etc.
Pour l’heure, le gestionnaire du réseau de ligne à haute et très haute tension RTE observe une baisse de la consommation électrique malgré le froid :
– 8,3% sur une semaine par rapport à la moyenne de la période 2014-2019. EDF estime de son côté la baisse à -10% en novembre, par rapport à novembre 2021. RTE et le distributeur d’électricité Enedis organisent par ailleurs un exercice national ce vendredi, associant les préfectures, pour éprouver tester leurs procédures et modes de communications en cas de délestage, avec des simulations de plusieurs scénarios sur ordinateur. Il ne s’agit en aucun cas d’un test de coupures sur la population.