La France doit accélérer les délais d’instruction des projets éoliens en mer pour atteindre ses objectifs de développement et encourager la concurrence, selon Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui instruit les dossiers. Le consortium EDF Renouvelables a été chargé de construire le huitième parc commercial offshore au large du Contentin, d’ici 2031. Alors que la France envisage la construction d’une cinquantaine de parcs d’ici 2050, Wargon propose d’appeler plus de puissance d’un coup pour aller plus vite et diversifier les acteurs impliqués. Elle souhaite également que les cahiers des charges soient renforcés pour assurer la viabilité des projets.
Le tarif proposé pour l’électricité produite représente 70% des critères de sélection et les prix offerts par les candidats sont actuellement très bas. Wargon considère que cela est une bonne nouvelle pour les finances publiques à condition que cela soit soutenable pour les porteurs de projets. Elle a mobilisé une procédure d’offres anormalement basses pour vérifier que les offres à des prix bas étaient soutenables pour l’appel d’offres Normandie.
Pour accélérer la construction des parcs éoliens en mer, Wargon propose de massifier les appels d’offres. Cela pourrait être fait en planifiant les zones par façade maritime et en appelant plus de puissance, par exemple 2, 3 ou 4 GW de puissance, sur plusieurs lots, au lieu d’un lot d’1 GW. Elle suggère également de raccourcir l’instruction des projets en publiant directement un cahier des charges, ce qui ferait gagner environ six mois et pourrait s’appliquer dès les prochains appels d’offres.
Pour tenir ses objectifs de développement éolien en mer, la France doit donc accélérer les délais d’instruction des projets, encourager la concurrence et massifier les appels d’offres. Wargon propose des mesures concrètes pour atteindre ces objectifs et assurer la viabilité des projets à venir.