La ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a salué des « évolutions intéressantes » dans le projet de loi de finances pour 2025, actuellement en discussion au Parlement. Cette déclaration intervient après des tensions exprimées en octobre, où la ministre avait laissé entendre qu’elle pourrait envisager de quitter le gouvernement en cas de désaccord persistant sur les moyens financiers dédiés à la Transition énergétique.
Lors de son audition devant la Commission des Affaires économiques du Sénat, accompagnée de sa collègue Olga Givernet, ministre déléguée à l’Énergie, Mme Pannier-Runacher a détaillé les principales mesures budgétaires. « Le budget de la Transition énergétique fait 16,8 milliards d’euros, en hausse de 2 milliards d’euros », a-t-elle affirmé. Cette augmentation représente un effort conséquent pour soutenir les initiatives de décarbonation et de lutte contre le changement climatique.
Des avancées budgétaires notables
La ministre a mis en lumière plusieurs amendements gouvernementaux, notamment une augmentation de 75 millions d’euros pour le fonds Barnier, dédié à la prévention des risques naturels. Un autre amendement majeur prévoit 1,55 milliard d’euros pour accélérer la décarbonation industrielle, principalement par l’électrification des activités. Ces mesures s’ajoutent à une enveloppe extra-budgétaire significative, comme les 6 milliards d’euros issus des certificats d’économie d’énergie (CEE), visant à encourager des rénovations énergétiques dans le bâtiment et des solutions de chauffage moins polluantes.
Mme Pannier-Runacher a également souligné l’importance des financements européens. Elle a mentionné les crédits Horizon et Life, programmes européens qui pourraient jouer un rôle crucial dans le financement des projets liés à la transition énergétique en France. « Nous allons être beaucoup plus offensifs sur la partie européenne », a-t-elle affirmé, invitant à mobiliser ces ressources additionnelles.
Un dialogue constructif sur la fiscalité énergétique
La fiscalité de l’énergie, sujet particulièrement clivant, reste au cœur des discussions parlementaires. Selon la ministre, les échanges avancent dans un cadre constructif, même si les arbitrages finaux restent à déterminer. « C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses », a-t-elle rappelé en reprenant un adage populaire pour illustrer l’incertitude quant aux versions définitives des textes.
Mi-octobre, dans une interview sur BFMTV, Mme Pannier-Runacher avait exigé un budget à la hauteur des enjeux climatiques, citant les inondations dévastatrices qui ont touché plusieurs régions françaises cet automne. Elle avait alors laissé entendre qu’un manque de moyens pourrait conduire à sa démission. Cette menace semble désormais écartée, la ministre se déclarant « combative » face aux ajustements obtenus dans le cadre des débats parlementaires.