La ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre les conséquences d’une augmentation trop importante de la taxe sur l’électricité. S’exprimant ce dimanche sur France 3, elle a souligné que cette hausse pourrait avoir un impact disproportionné sur les ménages modestes et les entreprises, en particulier ceux qui ne bénéficient pas des tarifs réglementés.
La récente baisse des prix de l’énergie sur le marché international permettrait de ramener cette taxe à son niveau d’avant-crise, soit 32 euros par mégawattheure (MWh) contre 22 euros actuellement. « Si la taxe revient à son niveau d’avant-crise, comme les prix ont retrouvé un niveau normal, le prix que payent les Français baissera. Simplement, il ne faut pas aller au-delà », a précisé Agnès Pannier-Runacher.
Risque pour les ménages et les entreprises
Toute hausse supplémentaire pourrait, selon la ministre, peser lourdement sur les factures des ménages vivant dans des logements mal isolés, qualifiés de « passoires thermiques », ce qui toucherait principalement les classes modestes et moyennes. En parallèle, les entreprises pourraient également subir une pression accrue sur leurs coûts d’exploitation, ce qui affecterait divers secteurs, tels que les boulangers, déjà sensibles à l’évolution des charges énergétiques.
Réduction attendue pour les consommateurs au tarif réglementé
En septembre dernier, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) avait annoncé que la fin du bouclier tarifaire en février prochain devrait entraîner une baisse d’au moins 10 % des factures d’électricité pour les ménages au tarif réglementé. Cependant, la ministre a averti que si la taxe sur l’électricité était ajustée au-delà de son niveau d’avant-crise, les économies escomptées pour les consommateurs pourraient être compromises.
Arbitrage en cours au Parlement
Les arbitrages sont actuellement en discussion, et la décision finale sera prise par le Parlement lors de l’examen du projet de loi de finances la semaine prochaine. « Il faut être très vigilant parce que les Français modestes et les classes moyennes auront la double peine. Ce sont souvent elles qui vivent dans des passoires thermiques », a souligné Agnès Pannier-Runacher.
La ministre a insisté sur la nécessité d’une approche équilibrée afin de ne pas alourdir les charges des ménages et des entreprises, tout en maintenant une stabilité tarifaire.