Malgré la crise politique sur la réforme des retraites, le Parlement français a adopté définitivement mardi, à travers un ultime vote du Sénat, un projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables porté par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
Objectifs de la réforme
L’objectif de la réforme est de faire rattraper à la France son grand retard en matière d’énergies renouvelables, sous la pression de la crise énergétique et de l’urgence climatique. Le projet de loi a pour but de multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire à 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW, conformément aux objectifs fixés par le président Emmanuel Macron pour 2050.
Agrivoltaïsme
Un autre sujet sensible est l’encadrement de l’agrivoltaïsme. La loi considère désormais l’agrivoltaïsme comme une filière à part entière de l’énergie solaire, ce qui a été salué par France Agrivoltaïsme, qui estime que cela pourrait représenter près de 60% des volumes de panneaux photovoltaïques déployés d’ici 2050.
Le vote a été acquis avec 300 voix « pour » et 13 voix « contre », principalement de la part de sénateurs LR et centristes. Les négociations les plus ardues ont porté sur la planification des zones d’accélération du déploiement des énergies renouvelables, ainsi que sur les possibles zones d’exclusion, avec l’aval des communes. Les élus locaux auront le dernier mot sur le zonage, selon Agnès Pannier-Runacher.
« Usine à gaz »
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) attend une « très forte mobilisation des services » de l’État, tandis qu’Engie s’est félicité des délais d’instruction et de développement raccourcis prévus dans les zones d’accélération dédiées. Cependant, des ONG et des acteurs du secteur des énergies renouvelables critiquent le projet de loi comme étant une « usine à gaz », insuffisant sur l’éolien terrestre et limité sur le solaire. Le WWF appelle les maires, au cœur du dispositif, à se mobiliser pour donner un véritable coup d’accélérateur.