Fortum Oyj, pilier de l’industrie énergétique en Finlande, a clairement exprimé sa position concernant les nouveaux investissements nucléaires. Selon Markus Rauramo, PDG de Fortum, les prix actuels de l’électricité dans la région nordique ne permettent pas de justifier économiquement le développement de nouvelles infrastructures nucléaires. La chute des prix de l’électricité, qui sont passés de 135,86 euros/MWh en 2022 à une moyenne de 42,01 euros/MWh en 2024, est un facteur déterminant dans cette évaluation.
Les ambitions suédoises, visant à construire 2 500 MW de nouvelle capacité nucléaire d’ici 2035, semblent ainsi compromises sans un soutien économique renforcé. La Suède a estimé à 400 milliards de couronnes suédoises (38 milliards de dollars) le coût de ces nouveaux réacteurs, mais Fortum insiste sur le fait que les conditions de marché actuelles n’incitent pas à de tels investissements.
Stratégies d’optimisation et ajustements financiers
Malgré ce contexte défavorable pour le nucléaire, Fortum continue d’adapter sa stratégie pour améliorer sa performance financière. La société a récemment annoncé un bénéfice d’exploitation de 233 millions d’euros pour le deuxième trimestre de 2024, surpassant les prévisions, bien qu’en baisse par rapport à l’année précédente. Cette performance s’explique notamment par une gestion optimisée de ses actifs hydrauliques et par la vente stratégique de son portefeuille solaire en Inde.
Parallèlement, Fortum poursuit son plan de réduction des coûts fixes, visant une diminution de 100 millions d’euros d’ici 2025. La société prévoit d’atteindre 50 millions d’euros d’économies dès la fin de cette année. Ces ajustements sont essentiels pour maintenir la compétitivité de Fortum dans un marché où les prix de l’énergie sont en constante évolution.
Impact de la transition énergétique sur le secteur
L’essor des énergies renouvelables, en particulier de l’éolien et du solaire, a profondément modifié la dynamique du marché énergétique nordique. L’abondance de cette production intermittente a contribué à la baisse des prix de l’électricité, posant un défi pour la rentabilité des projets de production stable comme le nucléaire. Cette situation contraint des acteurs comme Fortum à réévaluer leurs priorités d’investissement.
Dans ce contexte, les projets nucléaires en Suède et en Finlande, bien que cruciaux pour la stabilité du réseau, sont freinés par des considérations économiques. Les décisions futures dépendront fortement des évolutions du marché de l’énergie et des politiques gouvernementales visant à soutenir cette filière.