C’est dans un communiqué de pressé du 12 mai que l’entreprise finlandaise Fortum publie ses résultats financiers du premier trimestre. Les résultats d’exploitation sont en baisse. La problématique du conflit en Ukraine joue un rôle. Elle amène l’entreprise à réorienter sa stratégie énergétique pour assurer la continuité dans l’approvisionnement d’électricité en Europe.
Un marché de l’énergie très incertain
Markus Rauramo, président et directeur général de Fortum, estime que la guerre entre la Russie et l’Ukraine rajoute de la tension sur les marchés de l’énergie.
» Après une année 2021 marquée par des conditions de marché extraordinaires et volatiles, les développements du début de l’année 2022 ont été plus dramatiques en raison de la guerre Russie-Ukraine. Cela provoque un bouleversement de tous les marchés des matières premières, les prix européens du gaz au premier dépassant les 200 euros par mégawattheure en raison de d’éventuelles ruptures d’approvisionnement. En outre, les prix élevés du gaz augmentent clairement la demande et les prix d’autres produits de base, notamment le pétrole, le charbon et l’électricité. Le mode de crise de l’industrie qui en résulte nous affecte de manière significative chez Fortum « .
Un réajustement de sa politique énergétique envers ses partenaires européens
Markus Rauramo souligne l’importance de se détacher de la Russie et de continuer à assurer les approvisionnements énergétiques pour l’Europe.
» Au cours des derniers mois, nous avons travaillé dur pour réduire l’exposition du groupe à la Russie et pour soutenir les gouvernements européens dans la sécurisation et la diversification des approvisionnements énergétiques alternatifs. En plus du gel des investissements et du financement de nos filiales russes, nous poursuivons une sortie contrôlée du marché russe. Nous décidons de ne plus utiliser la marque Fortum en Russie.
Il est nécessaire de réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’énergie russe. Il faut s’orienter vers un système énergétique plus indépendant en Europe. Nous travaillons sur les moyens de réduire, de remplacer ou de transformer l’utilisation et la fourniture des gaz naturels à court et à moyen terme. À titre d’exemple, Uniper contracte une capacité supplémentaire pour débarquer du GNL au terminal Gate à Rotterdmam aux Pays-Bas. Les leaders européens du secteur font beaucoup et ils veulent tous contribuer à résoudre la crise énergétique actuelle de l’Europe. Ils veulent soutenir un système énergétique plus indépendant pour l’Europe. «
Des pertes financières au cours du premier trimestre
De plus, Markus Rauramo explique les pertes du Fortum à cause de circonstances conjoncturelles.
» Au premier trimestre, notre bénéfice d’exploitation comparable consiste en une perte de 438 millions d’euros. Ce résultat est plombé par un effet d’échelonnement dans l’activité gaz midstream du segment Uniper. Cela déplace environ 750 millions d’euros de bénéfice vers les trimestres suivants de l’année. Le résultat du segment Russie est affecté par la faiblesse du rouble et la fin des paiements CSA. Dans nos résultats du premier trimestre, nous avons des dépréciations d’environ 2,1 milliards d’euros liées aux actifs russes du groupe. «
La fin du communiqué de presse révèle que Fortum désire accélérer sa transition énergétique vers une énergie propre. Il est nécessaire que le groupe s’engage dans cette direction selon Markus Rauramo.