Le groupe belge Fluxys a annoncé un cas de force majeure sur son terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Dunkerque, en raison d’un mouvement de grève mené par des syndicats français. La décision a été prise alors que les capacités de livraison sur le site seront fortement limitées pendant deux jours consécutifs, avec un retour à la normale prévu dans la nuit du 2 au 3 octobre.
La capacité de livraison du terminal de Dunkerque passera à 44 gigawattheures le 1er octobre et à 48 GWh le 2 octobre, selon un bulletin publié par l’opérateur. Le cas de force majeure est déclaré jusqu’à 03h59 (GMT) le 3 octobre. Cette réduction d’activité intervient dans un contexte où les quatre terminaux de GNL en France sont simultanément affectés par des actions syndicales, y compris les installations exploitées par Elengy.
Un terminal stratégique pour la France et la Belgique
Le terminal de Dunkerque joue un rôle central dans la distribution de GNL en Europe, étant le seul site continental relié à deux marchés distincts, ceux de la France et de la Belgique. Il assure environ 20% des besoins annuels en gaz naturel de ces deux pays. Toute interruption de service sur cette plateforme a donc des répercussions immédiates sur les flux transfrontaliers.
Le blocage des installations a été prolongé par les représentants syndicaux, qui affirment maintenir leur mouvement jusqu’à l’obtention de concessions. Aucune date de fin n’a été précisée. L’impact sur les capacités d’importation françaises se mesure également à l’échelle régionale, la France étant devenue un point de transit critique depuis la fin des importations russes par gazoduc vers l’Union européenne.
Pression croissante sur la chaîne d’approvisionnement européenne
Depuis 2022, les exportations françaises de gaz ont fortement progressé, en partie pour compenser les volumes russes absents. La France s’est imposée comme un acteur pivot dans la réorientation des flux gaziers vers ses voisins européens. Cette grève coïncide avec une dépendance croissante de l’Europe vis-à-vis du GNL, notamment en provenance de Russie.
La France reste en effet le premier importateur européen de GNL russe, avec environ 4 millions de tonnes réceptionnées au cours des huit premiers mois de l’année. Une part importante de ce volume transite par le terminal de Montoir-de-Bretagne, opéré par Elengy sur la façade atlantique, lui aussi affecté par le mouvement de grève en cours.