L’augmentation de la fiscalité sur les grandes entreprises en France suscite des inquiétudes au sein du secteur industriel. Xavier Huillard, PDG de Vinci, a exprimé ses préoccupations lors de la présentation des résultats annuels du groupe, dénonçant un poids fiscal qui pourrait peser sur l’investissement et la compétitivité des entreprises implantées dans l’Hexagone.
Une taxe exceptionnelle qui interroge sur sa pérennité
La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, introduite dans le cadre du budget 2025 pour réduire le déficit public, représente pour Vinci une charge supplémentaire estimée à environ 400 millions d’euros. Pour Xavier Huillard, cette mesure pénalise particulièrement les entreprises qui ont choisi de maintenir et développer leurs activités en France.
D’autres dirigeants d’entreprises majeures, comme Bernard Arnault (LVMH) et Patrick Pouyanné (TotalEnergies), ont également critiqué une fiscalité jugée dissuasive pour le développement du « made in France ». Si la taxe demeure ponctuelle, son impact serait absorbable, estime le PDG de Vinci. Cependant, il émet des doutes quant à la capacité de l’État à ne pas la reconduire dans les années à venir.
Un impact sur l’industrie et les investissements
Vinci reste fortement ancré en France, où il réalise plus de 40 % de son activité. Le groupe y teste de nouvelles solutions avant de les exporter à l’international. Malgré cet attachement, l’incertitude fiscale et réglementaire pourrait peser sur les décisions d’investissement, notamment pour les industries fortement consommatrices d’énergie.
Le PDG de Vinci souligne que cette pression fiscale croissante pourrait inciter certains industriels à privilégier des implantations à l’étranger. Les secteurs électro-intensifs, particulièrement sensibles aux coûts énergétiques et fiscaux, pourraient être tentés de déplacer leurs investissements vers des marchés plus favorables.
Le besoin de stabilité réglementaire
Au-delà de la fiscalité, Xavier Huillard insiste sur la nécessité d’une stabilité normative pour les entreprises. Il critique l’accumulation de nouvelles réglementations qui complexifient la gestion des entreprises et freinent leur développement. Il appelle à une pause réglementaire afin de donner aux acteurs économiques une visibilité accrue sur les normes à appliquer.
Dans un contexte où la compétitivité industrielle est un enjeu clé, la question de l’équilibre entre nécessité budgétaire et attractivité économique reste ouverte. L’évolution des politiques fiscales et réglementaires en France sera déterminante pour la stratégie d’investissement des grandes entreprises et l’avenir du tissu industriel.