Le groupe finlandais Fennovoima a annoncé mardi le retrait de sa demande de permis pour un réacteur nucléaire en Finlande, trois semaines après avoir rompu son contrat avec le géant russe
Rosatom du fait de la guerre en Ukraine. “Fennovoima a retiré sa demande de permis de construire pour le réacteur Hanhikivi-1, la priorité est désormais de préserver le site”, a annoncé le
consortium dans un communiqué. “Il n’y pas de plan” pour un nouveau permis “à ce stade”, a précisé à l’AFP Sakari Kotola, un responsable de l’entreprise.
Fennovoima annonce l’arrêt d’un projet nucléaire
Détenu aux deux tiers par des entreprises finlandaises mais à 34% par Rosatom, Fennovoima s’était attiré les foudres de son actionnaire russe le 2 mai en rompant son contrat avec lui, en invoquant la guerre en Ukraine. Cette dernière “a aggravé les risques du projet”, avait justifié Fennovoima. Rosatom avait néanmoins assuré envisager des recours légaux. Déjà fragile depuis ses prémices il y a près de 15 ans et marqué par d’importants retards de calendrier, le projet de bâtir une troisième centrale nucléaire en Finlande était un des plus importants chantiers impliquant un groupe russe dans l’Union européenne.
Estimé à plus de 7,5 milliards d’euros par Fennovoima, le projet de réacteur de 1.200 mégawatts se situe à Pyhäjoki sur les rives nord de la mer Baltique, à une centaine de kilomètres de la ville portuaire d’Oulu. Toutefois, si la construction du réacteur n’avait pas commencé, 600 millions d’euros ont déjà été dépensés ces dernières années et d’importants travaux préparatoires ont déjà été engagés sur le site. A la veille de l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement finlandais avait déjà fait savoir qu’il allait réévaluer le projet et mener une nouvelle “évaluation des risques”.
Depuis, la Finlande a annoncé avec la Suède une candidature historique pour rejoindre l’Otan, suscitant l’irritation de Moscou. Le dernier calendrier communiqué par Fennoivoima l’an dernier tablait sur un début de chantier en 2023 et une mise en service en 2029. La Finlande fait partie des pays européens, avec notamment le Royaume-Uni et la France, ayant décidé de construire de nouveaux réacteurs nucléaires. Par ailleurs, un réacteur EPR construit par le français Areva a démarré cette année et doit atteindre sa mise en service normale en septembre, après plus d’une décennie de retard.