Novatron Fusion Group, seule entreprise privée de fusion énergétique dans la région nordique, prévoit de construire un réacteur pilote dans les années 2030. À cette fin, le groupe a mandaté le centre de recherche VTT Technical Research Centre of Finland pour évaluer les sites les plus adaptés parmi la Finlande, la Suède, la Norvège et le Danemark.
La Finlande en avance sur le cadre réglementaire
L’étude conclut que tous les pays nordiques examinés remplissent les critères techniques pour accueillir une telle infrastructure, mais que la Finlande se démarque grâce à sa préparation réglementaire. Le pays révise actuellement sa loi sur l’énergie nucléaire, une réforme qui doit entrer en vigueur en 2027, avec pour objectif de simplifier le processus de licence pour les projets pilotes. La Suède suit de près avec une législation nucléaire intégrant les réacteurs à fusion, mais dont les exigences restent centrées sur la fission.
Le Danemark et la Norvège sont régis par des lois nucléaires plus anciennes, sans cadre spécifique pour la fusion, ce qui crée des incertitudes politiques et administratives. Les conclusions du rapport ont été présentées au Nordic Fusion Forum à Espoo, en Finlande, où des représentants gouvernementaux et industriels ont salué les perspectives régionales.
Trois corridors industriels identifiés comme prioritaires
VTT identifie trois zones particulièrement propices à l’implantation d’un réacteur à fusion : la région métropolitaine d’Helsinki, le corridor entre Stockholm et Nyköping, et l’axe Copenhague-Malmö. Ces zones présentent un accès direct aux ports, des infrastructures de transport lourdes et une proximité avec des centres de recherche, ce qui facilite les conditions d’exploitation et les partenariats scientifiques.
Outre ces pôles majeurs, l’étude recense une dizaine d’autres zones d’intérêt réparties entre les quatre pays étudiés. Une phase d’analyse plus détaillée, axée sur la faisabilité locale, sera lancée en collaboration avec les parties prenantes industrielles et institutionnelles.
Vers une coopération régionale structurée autour de la fusion
Peter Roos, directeur général de Novatron Fusion Group, estime que la collaboration transfrontalière et les réformes législatives seront essentielles pour bâtir un écosystème régional dédié à la fusion. Le projet de réacteur s’appuie sur un concept de fusion à miroir magnétique, une technologie que NFG ambitionne de rendre commercialement viable.
Le rapport souligne que les pays dotés d’une stratégie de fusion distincte et de réglementations différenciées pour la fission et la fusion attirent davantage les investisseurs. Markus Airila, chef d’équipe chez VTT, souligne que le développement de projets pilotes pourrait débuter plus tôt que prévu si les autorités et les acteurs industriels poursuivent une coopération étroite.
En 2025, l’entreprise énergétique St1 a investi EUR13mn ($13.74mn) dans Novatron Fusion Group pour soutenir son développement.