La Caisse des dépôts (CDC) suggère d’utiliser l’épargne des Français, notamment celle accumulée sur les Livrets A, pour financer de nouvelles centrales nucléaires, selon le directeur général, Eric Lombard. Cette proposition intervient dans le cadre d’un programme gouvernemental visant la construction de six réacteurs EPR, avec un investissement total estimé à 51,7 milliards d’euros. Lombard affirme que cette démarche serait « logique » pour contribuer à la décarbonation de l’économie française, une priorité qui s’aligne sur les objectifs environnementaux nationaux.
Impact financier sur l’épargne des Français
M. Lombard précise que financer un tiers du programme nucléaire par l’épargne des Français représenterait « quelques milliards d’euros par an », un montant qui serait « tout à fait absorbable » par les fonds actuellement déposés sur les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS). Ces derniers ont collectivement attiré près de 40 milliards d’euros de dépôts l’année passée, totalisant un encours de 571,5 milliards d’euros fin février. Parallèlement, la gestion de ces fonds se répartit entre la CDC, qui en contrôle 59,5% principalement pour le logement social, et les banques, avec 40,5% destinés majoritairement à des prêts aux PME. Cette répartition met en lumière la polyvalence de l’épargne des Français, déjà engagée dans des secteurs clés de l’économie.
Au-delà du nucléaire, la CDC joue également un rôle dans le financement de l’armement, en tant qu’actionnaire d’entreprises majeures du secteur. Cette implication soulève des questions sur le fléchage potentiel de l’épargne réglementée vers l’industrie de la défense, une idée qui ne trouve pas d’écho favorable auprès de Bercy. En effet, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a introduit le concept d’un produit d’épargne européen destiné à « financer notre effort de défense ». Une initiative qui ne serait pas déconnectée des objectifs environnementaux, selon M.Lombard, qui a affirmé que « la défense nationale, c’est aussi la défense de notre démocratie et de notre trajectoire environnementale ».