Financement du Nucléaire: Quelle méthode adoptée pour la France?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le financement du nucléaire en France. Mais qui va payer ? La question se pose à l’heure où le Président de la République souhaite manifestement faire du nucléaire la clé de sa stratégie énergétique et climatique.

Retour sur les moyens de financement à la disposition des acteurs du marché.

 

Le financement du nucléaire s’affranchit des moyens conventionnels

La construction d’une centrale nucléaire n’a rien de conventionnel. Il s’agit même d’un cas d’école des manuels de gestion de projets. Chaque centrale représente des années, voir des décennies de développements complexes et extrêmement risqués. Le moindre soubresaut politique, technique ou normatif, peut repousser, voire annuler, le déploiement de dizaines d’années d’efforts et d’investissements.

Le financement du nucléaire de manière conventionnel, c’est-à-dire par la dette et des capitaux privées, est donc proscrit. Les risques sont trop grands. Malgré tout, les rendements économiques et énergétiques de l’atome restent extrêmement attractifs. Les acteurs privés et publics font donc preuve d’innovation quand il s’agit de financer de tels projets.

 

nucléaire

 

L’opinion publique marginalise le financement public

Historiquement, le développement des centrales nucléaires est un domaine réservé des États. La construction, l’exploitation et le marché même de l’électricité ont longtemps été des monopoles publics. Dès lors, le financement des parcs nucléaire était relativement simple.

L’État apportait des fonds à des entreprises publiques qui se remboursaient progressivement avec les tarifs réglementés de l’électricité. Autrement formulé, l’autorité publique apportait les investissements initiaux avec la contribution des consommateurs sur leurs factures d’électricité.

Ce système avait l’avantage de limiter le degré d’incertitude avec une planification et des garanties de l’État. Cependant, la libéralisation du marché de l’électricité et la défiance de l’opinion ont progressivement marginalisé le recours aux investissements publics.

 

Le financement privée suppose une rentabilité

Avec la déréglementation des marchés et la défiance vis-à-vis de l’énergie atomique, les modalités de financement ont évolué. Progressivement sont apparus des financements privés par levées de fonds propres sur les marchés financiers. Ainsi, les risques reposent désormais sur les entreprises et les actionnaires, avec des garanties limitées par les États.

Ce fut notamment le cas en Finlande, avec le projet OL3 d’Areva (Orano) à Olkiluoto en 2003. Le plan reposait sur un financement par les actionnaires de l’entreprise Finlandaise TVO.  La promesse de rendement avec une fixation contractuelle des coûts a suffi à rassurer les investisseurs.

Ce type de financement est malgré tout plus risqué. La rentabilité du projet dépend dorénavant des cours anticipés de l’énergie et de la livraison des installations dans les délais prescrits. Un risque qu’EDF a cherché à limiter en encadrant les prix de l’énergie directement auprès de conglomérats de consommateurs. Un moyen détourné dans un marché libéralisé pour réguler le prix de l’énergie et garantir un revenu à terme.

 

nucléaire

 

Or, le marché de l’énergie est un marché volatil

Cependant, ce mode de financement à rapidement atteint ses limites. Dans cet environnement dérégulé, encadré par des contrats à long terme, beaucoup ont fini par perdre pied.

Ce fut le cas pour EDF, après la chute des prix au début des années 2010. La baisse des cours de l’énergie ont forcé l’opérateur à revoir ses tarifs négociés à la baisse. Si bien que l’entreprise a perdu en visibilité sur ses projets en cours et a accentué son endettement.

Autre exemple en Finlande où l’OL3 a connu plus de 10 ans de retard avec 450 millions d’euros de pénalité pour Areva. De même en Angleterre, le projet Hinkley Point C à fait craindre des pertes records pour EDF en 2016.

Mais aujourd’hui, la pression pour relancer la filière avec le réchauffement climatique pousse à l’innovation financière. Car malgré une exploitation qui reste rentable, l’incertitude sur les couts de construction repousse les investisseurs.

 

Changement de paradigme : partage du fardeau

Aujourd’hui, la priorité donnée par plusieurs États à l’énergie nucléaire les contraints à garantir les revenus des opérateurs à terme. Au Royaume-Uni, le gouvernement souhaite retourner partiellement à un mécanisme de financement par les consommateurs pour absorber l’incertitude. Ce faisant, les investisseurs privés limitent leurs prises de risques.

Aux Émirats Arabes Unis, la centrale nucléaire de Barakah s’est vue financée par un montage à 24,4 milliards de dollars, dont 16,2 milliards ont reposés sur des fonds publics.

Aux États-Unis, l’administration Biden s’est engagée à financer la réhabilitation du parc existant et la construction de nouvelles centrales. Parallèlement, l’État fédéral subventionne le développement des centrales SMR. Il promet ainsi des financements plus abordables pour les acteurs privés.

Ces exemples, divers dans leur mécanisme, montrent une contribution renforcée des États dans une logique de partage du fardeau. L’idée poursuivie est de partager les risques via des interventions étatiques, tout en conservant des participations du secteur privé.

 

Mais qui va financer les EPR Français?

Selon le cabinet Roland Berger, en 2019, six nouveaux EPR d’ici à 2044 coûterait 47,2 milliards d’euros. Un chiffre contestable au regard des derniers projets nucléaires Français de Flamanville, Hinkley Point et Olkiluoto. Tous sont sujets à des reports considérables et des extensions budgétaires de plusieurs milliards d’euros. En conséquence, les déclarations du Président lèvent les questions sur le mode de financement.

La Cour des comptes a alerté sur l’incertitude qui pesait sur les capacités de l’État à assumer cette charge. De même, EDF est déjà fortement endettée. Ce qui met en doute sa capacité à porter le projet, même si elle se dit prête à relancer la filière.

Selon des sources qui restent à confirmer, l’État se déclarerait prêt à assumer une grande partie du financement. Ce qui pose encore une fois d’autres questions sur la participation des contribuables. Mais pour l’heure, le cadre contractuel reste indéfini, le gouvernement ne s’étant pas encore prononcé.

Paris missionne Jean-Bernard Lévy pour revoir les subventions aux renouvelables

Face à l’alourdissement des dépenses publiques, le gouvernement français mandate deux experts pour réévaluer le dispositif de soutien aux énergies renouvelables électriques et au stockage, avec des propositions attendues sous trois mois.

L’armée polonaise s’engage à sécuriser le réseau électrique face à la menace des drones

L'opérateur national PSE s'associe aux forces armées pour protéger les postes de transformation, alors que les infrastructures critiques sont ciblées par des actes de sabotage attribués à des ingérences extérieures.

La Norvège lance une commission pour planifier l’après-pétrole

Le gouvernement norvégien met en place une commission chargée d’anticiper le déclin des hydrocarbures et d’évaluer les options économiques pour le pays dans les prochaines décennies.
en_1140331246540

Le Kazakhstan lance des appels d’offres pour 3 GW de capacités renouvelables d’ici 2026

Le Kazakhstan prévoit d’allouer 3 GW de projets éoliens et solaires d’ici fin 2026 par appels d’offres, avec un premier lot d’1 GW en 2025, dans un contexte de modernisation de son système électrique.

Les pannes électriques aux États-Unis atteignent un record de 11 heures par client en 2024

Les ouragans Beryl, Helene et Milton ont représenté 80 % des coupures d’électricité enregistrées en 2024, un pic inédit en dix ans selon les données fédérales.

France : la CRE lance un dispositif transitoire pour encadrer les fournisseurs

La Commission de régulation de l’énergie introduit un contrôle prudentiel temporaire sur les fournisseurs de gaz et d’électricité, via un « guichet à blanc » ouvert dès décembre, en attendant la transposition des règles européennes.
en_11401111111243540

Carney et Smith débloquent un pipeline vers l’Asie et modifient la loi sur les tankers

L’accord Carney–Smith lance un nouvel oléoduc vers l’Asie, supprime les plafonds d’émissions pétrogazières et amorce une réforme de la loi interdisant les tankers sur la côte nord du Pacifique.

Les actifs renouvelables post-CfD exposent les investisseurs à un risque de marché accru

La sortie progressive des contrats CfD transforme des actifs stables en infrastructures exposées à une volatilité accrue, remettant en cause les rendements attendus et les modèles de financement traditionnels du secteur renouvelable.

Le Canada réforme sa loi sur l’efficacité énergétique pour adapter sa politique aux marchés numériques

Le gouvernement canadien introduit une révision législative majeure de la Loi sur l’efficacité énergétique afin de soutenir sa stratégie nationale et s’aligner sur les réalités du commerce numérique.
en_114027272635540

Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.

L’Inde investit $872mn pour produire localement ses aimants aux terres rares

New Delhi lance un plan d’incitations de 72,8 Md INR pour créer une capacité nationale de 6 000 tonnes d’aimants permanents, face aux restrictions croissantes imposées par la Chine sur les exportations de composants critiques.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.
en_114027271135540

Berlin prévoit l’acquisition de 25,1 % de TenneT Allemagne début 2026

L’Allemagne prévoit de finaliser l’achat de 25,1 % de la filiale allemande de TenneT pour 5,8 milliards €, afin de renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques du réseau électrique national.

Le Ghana réorganise son secteur électrique autour du gaz pour contenir son déficit

Le gouvernement ghanéen met en œuvre une réforme de son système énergétique visant à renforcer l’usage du gaz naturel local, espérant réduire les coûts de production d’électricité et limiter le déséquilibre financier du secteur.

Le Suriname prévoit 220 000 barils par jour pour sa stratégie pétrolière d’ici 2028

À l’occasion des 50 ans de son indépendance, le Suriname a annoncé une feuille de route nationale incluant un investissement public majeur pour exploiter ses réserves pétrolières offshore.
en_114026261128540

La Corée du Sud face à la pression de l’AIE pour libéraliser son marché de l’électricité

Dans sa dernière revue, l’Agence internationale de l’énergie alerte sur les blocages structurels du marché sud-coréen de l’électricité, appelant à des réformes urgentes pour combler le retard sur les renouvelables et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés.

La capacité électrique installée en Chine atteint 3.75 bn kW, en hausse de 17.3 %

La capacité de production électrique de la Chine a enregistré une forte croissance en octobre, portée par l’expansion continue du solaire et de l’éolien, selon les données officielles de l’administration nationale de l’énergie.

Trump relance l’offshore américain avec un plan de 34 ventes entre 2026 et 2031

Le programme offshore 2026-2031 propose d’ouvrir plus d’un milliard d’acres à l’exploration pétrolière, déclenchant une bataille réglementaire entre Washington, les États côtiers et les groupes juridiques spécialisés.
en_1140241131540

Le Mozambique centralise ses infrastructures gazières pour sécuriser l’axe Beira–Rompco

Le gouvernement du Mozambique regroupe ses actifs de transport et de regazéification gazière dans un véhicule public, consolidant l’axe stratégique Beira–Rompco pour soutenir les projets Rovuma et répondre à la dépendance sud-africaine.

NESO lance une consultation nationale pour planifier l’infrastructure énergétique régionale

Le gestionnaire britannique NESO engage un processus de consultation pour définir la méthodologie de onze futurs plans stratégiques régionaux destinés à coordonner les besoins énergétiques en Angleterre, en Écosse et au pays de Galles.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.