Le projet de technocentre proposé par EDF à Fessenheim (Haut-Rhin) suscite une controverse croissante. Ce site serait destiné au recyclage de métaux très faiblement radioactifs, issus du démantèlement des installations nucléaires françaises. Malgré l’objectif affiché de transformer ces métaux en lingots pour des usages divers, la méthodologie du débat public lancé par la Commission nationale du débat public (CNDP) est remise en question.
Les critiques des associations
Mercredi, trois associations locales — Alsace Nature, Stop Fessenheim et Les citoyens vigilants des environs de Fessenheim — ont annoncé leur retrait de la concertation. Elles dénoncent un processus qu’elles estiment biaisé, mettant en cause le temps de parole disproportionné accordé à EDF, porteur du projet.
Dans un communiqué commun, elles déclarent : « Force est de constater qu’en guise de débat, nous sommes face à un monologue partial. Les conditions d’un échange équilibré ne sont pas réunies. » Ces organisations critiquent également l’absence de réponses claires aux questions posées lors des réunions publiques.
Un appel à revoir la concertation
Les associations demandent à EDF et à la CNDP de repenser profondément le cadre de la concertation. Elles réclament une animation plus neutre et une information accessible pour permettre une compréhension claire des enjeux du projet. Selon elles, sans ces ajustements, la concertation actuelle ne serait qu’une « parodie de débat ».
EDF, pour sa part, affirme que les conclusions issues de ces échanges contribueront à préparer les autorisations nécessaires au lancement du projet. L’entreprise met en avant l’importance de ce processus pour intégrer les préoccupations locales et assurer une transparence sur les impacts environnementaux et économiques.
Un climat de défiance
Le projet, implanté sur les terrains inutilisés de l’ancienne centrale nucléaire mise à l’arrêt en 2020, se heurte à une méfiance grandissante. Alors que EDF met en avant la réduction des déchets radioactifs et le développement d’une économie circulaire, certains acteurs locaux redoutent des conséquences non maîtrisées sur l’environnement et le tissu économique de la région.
La Commission nationale du débat public n’a, pour l’instant, pas répondu aux critiques des associations. Cependant, la gestion des concertations publiques dans le domaine du nucléaire pourrait devenir un enjeu stratégique pour les futurs projets d’aménagement portés par EDF.