EDF traverse une “crise historique”, selon son nouveau PDG Luc Rémont, qui appelle en interne ses salariés à être pleinement “mobilisés” pour passer l’hiver face à une situation “critique” marquée par un risque de coupures d’électricité ciblées.
“A court terme, il nous faut affronter un contexte critique, dans lequel le rôle de l’énergie et en particulier de l’électricité a rarement été aussi essentiel, au moment même où EDF traverse une crise historique”, écrit M.Rémont dans un mail aux salariés, deux jours après l’officialisation de sa nomination.
Dans ce premier message aux salariés dont l’AFP a pris connaissance, il rappelle les difficultés du parc nucléaire, avec près de la moitié des 56 réacteurs à l’arrêt et une remise en service retardée pour certains qui met en péril la capacité à répondre aux pics de consommation cet hiver.
M. Rémont assure être “à pied d’oeuvre” afin de “tenir les engagements de l’entreprise pour la reprise de la production des réacteurs concernés”.
“Dans ces circonstances, toute l’entreprise doit être mobilisée et solidaire, pour une disponibilité nucléaire maximale complétée par la mobilisation de tous les leviers, thermique, hydraulique, éolien, solaire, flexibilité aval et sobriété pour passer les tensions de l’hiver”, ajoute-t-il.
Afin de fournir une production électrique “abondante, sûre, compétitive et durable, reposant sur diverses sources d’électricité”, M. Rémont entend s’appuyer sur le nucléaire, “qu’il faut entretenir, prolonger et renouveler”, avec l’ensemble de la filière, pour “mobiliser les compétences nécessaires, en attirant et en formant les talents”.
Il souligne par ailleurs la nécessité de définir “un nouveau cadre propice aux investissements pour l’hydraulique”, alors que l’Europe demande à la France d’ouvrir à la concurrence des concessions hydrauliques sur son territoire.
Le gouvernement a de nouveau assuré à la mi-novembre que cette injonction n’était pas à l’ordre du jour pour EDF, alors que la prise de contrôle de 100% du capital par l’Etat vient de débuter.
M. Rémont évoque également son souhait de “poursuivre” le développement d’EDF dans le solaire et l’éolien, en France comme à l’international.
Alors qu’EDF, confronté à une production électrique historiquement basse et à une mise à contribution conséquente pour contenir la facture des ménages et entreprises a vu sa situation financière se dégrader dangereusement, M. Rémont a de nouveau appelé de ses voeux une “réforme indispensable” du marché européen de l’énergie.
Il espère ainsi donner “plus de visibilité” au groupe, au travers de contrats de fourniture de long terme et de “règles favorisant l’investissement”.